Christian Dammron, diplômé de l’Ecole du Centre Naturopathique de Genève, nous explique les grands concepts de la naturopathie, une approche basée sur l’écoute, le conseil et qui envisage le malade dans sa globalité.
Quels sont les grands principes de la naturopathie ?
La naturopathie vise à stimuler les principes d’auto-guérison du corps par la dynamique de l’énergie vitale, propre à chacun. Elle voit l’organisme comme un ensemble interdépendant et interagissant. En naturopathie, le symptôme n’est pas isolé mais rattaché à un tout. La naturopathie apporte une réponse globale, qui passe à la fois par des ajustements du mode de vie et par des traitements naturels. Il arrive parfois que l’organisme doive repasser par des crises d’élimination pour retrouver son équilibre. Ces phénomènes intérieurs visent à rétablir la pureté du “milieu humoral” (les liquides circulant dans le corps). Les maladies expriment souvent une carence ou à l’inverse une surcharge alimentaire, responsables d’un encombrement de déchets et de toxines à l’intérieur des tissus ou des cellules. Elles peuvent également naître au contact d’éléments toxiques ou du fait de traumatismes. Elles peuvent s’inscrire aussi dans le manque de contact avec la nature, d’activité physique, dans un stress négatif ou une carence relationnelle. La naturopathie prend en compte l’ensemble de ces facteurs.
Quels sont ses fondements et ses concepts-clés ?
Pour la naturopathie, les processus de régénération du corps et d’équilibre intérieur reposent sur la “force vitale de la nature”, qui est le fondement de la discipline. A cela s’ajoutent d’autres concepts, tels que le holisme (la vision d’ensemble), l’humorisme (l’étude des “liquides humoraux” tels que le sang et la lymphe), l’hygiénisme (une vie en accord avec les lois de la nature) et le causalisme (la recherche des causes des symptômes). La naturopathie s’est édifiée sur un bons sens empirique qu’elle a enrichi, au fil du temps, par les connaissances les plus actuelles. Elle s’attache à traiter le terrain via les plus petites unités du corps que sont les cellules. La naturopathie livre des clés multiples pour recouvrer la santé. Pour produire ses bienfaits, elle demande au patient de se responsabiliser et de participer activement au traitement, par un changement alimentaire ou une modification de son hygiène de vie.
Comment se déroulent les soins ?
Ils commencent par une “anamnèse”, c’est à dire une récapitulation des antécédents de santé de la personne, de ses facteurs héréditaires et traitements en cours. L’ensemble des grands systèmes du corps est passé en revue. Nous déterminons son état de vitalité et son tempérament (froid, chaud, sec et humide). Ces informations sont capitales pour la suite du traitement. Si, par exemple, on détecte chez une personne venue nous consulter un problème au foie, si elle est frileuse, on évitera de lui prescrire une plante à tendance froide comme l’artichaut. On l’orientera plutôt vers le Chardon-Marie connu pour ses propriétés réchauffantes.
La naturopathie ayant une approche globale, les soins ne peuvent produire leurs effets que s’ils sont associés à des correctifs, c’est à dire des modifications de mode de vie chez la personne. Il peut s’agir d’un changement d’alimentation ou encore d’un travail sur l’hygiène psycho-émotionnelle. Il faudra alors apprendre à mieux vivre ses émotions, son stress, à se relaxer. Ces correctifs peuvent aussi concerner l’hygiène musculaire et “émonctorielle”, qui a trait à l’évacuation des toxines. Reprenons le cas concret de cette personne au foie affaibli. Il est possible que l’atteinte de l’organe soit la conséquence d’une colère rentrée. Il faut donc, en plus d’un traitement, la conseiller sur une technique qui l’aidera à mieux exprimer cette émotion.
Comment traite-t-on un “terrain” saturé de déchets ou toxines ?
Cela dépend du motif de la consultation et de l’état de vitalité de la personne sur le moment. Parfois, il faut différer le traitement, l’organisme étant trop épuisé pour drainer le corps par les émonctoires (foie, reins, poumons, peau et intestins). La première phase consiste à désintoxiquer et à nettoyer l’organisme. La deuxième phase concerne la revitalisation. C’est une étape de dialogue qui permet d’affiner ou de corriger le traitement. Enfin, la dernière phase vise à stabiliser la personne dans son équilibre psychique et physique de façon durable et pérenne. Chaque phase est soutenue par des plantes, des vitamines, des minéraux, des oligo-éléments ou un ajustement alimentaire sur mesure.
A découvrir
Christian Dammron, qui s’est aussi spécialisé en nutrition, en aromathérapie et en phytothérapie, propose ses séances de naturopathie dans son cabinet de Genève, à Plainpalais. Il réalise également des bilans GDV de mesure de rayonnement énergétique des organes à travers les zones réflexes des doigts.
Les “humeurs”, une question d’équilibre
C’est à Hippocrate que l’on doit la théorie des humeurs. Au IVe siècle avant notre ère, le savant a répertorié quatre tempéraments fondamentaux : le flegmatique, le colérique, le sanguin et le mélancolique. Un homme était alors classé dans telle ou telle catégorie en fonction de la couleur de sa bile. Dans la première moitié du XXe siècle, la théorie des humeurs a donné naissance à la notion d’homéostasie, qui désigne l’équilibre interne des cellules et des liquides tels que le sang, la lymphe et les sucs gastriques. Le milieu intérieur est en harmonie si l’on parvient à maintenir le flux de ses humeurs. Selon la naturopathie, une perturbation de cet équilibre provoque la maladie. Tout l’art est donc de préserver un milieu humoral le plus équilibré possible.
Fabienne Waldburger | Contenu & Cie
[layerslider id= »2″]