Nausées, ballonnements, perte d’appétit, brûlures d’estomac, troubles du transit, porosité intestinale… Avez-vous déjà songé à la phytothérapie pour soigner vos troubles digestifs? Dans ce domaine, les plantes excellent tout en renforçant l’appareil digestif dans son ensemble.
Taraxacum, Impératoire, , Petite Centaurée… Ces noms vous disent vaguement quelque chose? Oui? C’est normal. Ce sont des plantes de nos régions. Vous avez sans doute déjà senti leurs parfums et admiré leurs couleurs en vous promenant dans les prés, sans songer qu’en plus d’être belles, elles pouvaient soigner. Car si les plantes dialoguent avec nos sens, en phytothérapie, elles possèdent des principes curatifs reconnus pour soigner les troubles digestifs. Ainsi, l’Impératoire est recommandée en cas d’estomac chahuté ou de coliques. Le Taraxacum – plus connu sous le nom de Pissenlit – régule les troubles hépatiques, quant à la Petite Centaurée, son nom minimaliste ne l’empêche pas de stimuler grandement l’appétit et de favoriser la digestion.
Système digestif sur la sellette
Il ne s’agit là que d’un échantillon des nombreuses plantes bénéfiques au système digestif. Pourquoi en existe-t-il autant ? Mystère. L’explication la plus évidente tient au fait que certaines sont comestibles et donc ingérables. Certains experts avancent parfois une idée plus étonnante : nos ancêtres ayant dû recourir abondamment à ces végétaux pour se soigner – ils n’avaient pas d’autre choix –, nos organismes ont peut-être conservé la mémoire de leurs vertus thérapeutiques. Toujours est-il que cette manne végétale profitera aux personnes souffrant de troubles digestifs, hélas nombreuses à une époque où sévissent un grand nombre de perturbateurs. Le pilier digestif est notamment mis à rude épreuve par les pesticides, par le sucre, qui est omniprésent, et par l’évolution de la nourriture, de plus en plus raffinée, et donc de moins en moins riche en sels minéraux et vitamines. Face à ces agressions, défendre le bastion digestif en renforçant et en réhabilitant son terrain par la phytothérapie peut en tout cas s’avérer judicieux. Ces traitements sont désormais souvent remboursés par l’assurance de base. Ils ont cependant l’inconvénient de craindre le contact de l’air libre, les excipients utilisés étant par essence plus volatiles que ceux des médicaments de synthèse.
Barrière intestinale poreuse
Soigner adéquatement le terrain digestif est capital. Les remèdes qui ne s’attaquent qu’aux symptômes, et non aux causes profondes, sont très coûteux en énergie et leurs effets sont par nature passagers. Une trop longue désorganisation du système digestif peut aussi creuser le lit de maladies plus graves. Le système immunitaire peut se lézarder, laissant apparaître le syndrome de l’intestin poreux. Cette pathologie sourde – combinaison de plusieurs facteurs dont une mauvaise alimentation – frappe les cellules de la barrière de l’intestin grêle. Ces dernières servent aux échanges entre l’extérieur et l’intérieur. Elles jouent un rôle crucial, puisque c’est à travers elles que les nutriments vont pénétrer dans le sang. Avant de franchir cette ligne Maginot, les nutriments sont toujours à l’extérieur de l’organisme, même s’ils sont bien avancés dans le tube digestif. Cette barrière monocellulaire est fine de façon à privilégier les échanges. Elle se compose de cellules séparées les unes des autres par des jonctions serrées et formant une paroi étanche entre l’appareil digestif et le flux sanguin. Une porosité intestinale se crée si, à force d’agressions et d’inflammation, ces jonctions s’affaiblissent ou se relâchent. La barrière devenue perméable permet aux toxines d’entrer massivement dans le sang, causant des carences, des allergies, des intolérances alimentaires, des maladies inflammatoires et auto-immunes.
Plantes à la rescousse
A l’instar des autres problématiques digestives, la porosité intestinale peut être soulagée par la phytothérapie, bien qu’il convienne de ne pas la traiter uniquement par cet angle. Le monde de l’infiniment petit – et ô combien précieux – des cellules est sensible aux messages des plantes. Employées à bon escient, certaines espèces végétales peuvent remettre de l’huile dans les rouages de façon à redynamiser la barrière intestinale. Parmi les plantes locales, l’Ail des Ours a des effets anti-inflammatoires et stimule l’intestin à l’image du Romarin. La Guimauve a elle pour vertu de protéger la muqueuse. La Réglisse, moins locale, offre des propriétés anti-inflammatoires, anti-fongiques et protège des ulcères. Quant au Curcuma, d’origine beaucoup plus lointaine, il possède une action anti-inflammatoire et stimule le système immunitaire. Ce dernier effet sera encore accentué par une association judicieuse avec le poivre noir.
L’intestin : poids lourd de l’immunité
C’est dans notre intestin que se trouve le plus grand système immunitaire du corps. On peut comparer l’immunité intestinale à un grand bouclier chargé de neutraliser ce qui n’est pas bon pour l’organisme et de laisser poursuivre vers le sang ce qui l’est. C’est dire à quel point sa mission est importante. Heureusement, l’intestin est intelligent. Le système digestif contient même de 100 à 200 millions de neurones ! Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le deuxième cerveau ! Certains scientifiques lui donnent même une primauté sur le cerveau “du haut”. Ce serait lui qui influerait sur l’autre et non pas l’inverse ! Le fait est qu’ils sont liés comme les doigts de la main et en communication étroite. Grâce à sa flore, l’intestin contient des bactéries qui assurent plusieurs fonctions essentielles. Elles entrent en jeu pour favoriser l’absorption de la nourriture mais aussi dès qu’une menace pour l’organisme se présente. Elles agissent alors en synergie avec des récepteurs tapissant la muqueuse pour traquer les indésirables.
Tout comme l’ADN, la flore intestinale est propre à chacun. Elle se forme dès les premiers jours de la vie grâce aux microbes qui vont coloniser l’intestin. Il faut noter que lors de ces premiers instants, un univers trop stérile en microbes peut compromettre la formation de la flore intestinale de l’enfant ! Quoi qu’il en soit, un écosystème intestinal dynamique, en équilibre et en symbiose, est le capital immunité par excellence. Il est donc vital de le préserver au quotidien, à tous les âges de la vie. Pour cela, la phytothérapie offre une batterie de solutions, à utiliser à titre préventif ou curatif. En prenant soin de votre intestin, votre précieuse muraille anti-indésirables, vous serez mieux protégé contre les attaques !
Fabienne Waldburger | Contenu & Cie
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