L’hiver et le froid arrivent. Et avec eux, l’inexorable épidémie de grippe. Pour contrer le virus, les autorités lancent une série de mesures, que nous détaille le professeur Jacques-André Romand, médecin cantonal de Genève.
Publics à risque et mesures de précaution
Chaque année, en période hivernale, la grippe cloue au lit bon nombre d’entre nous. Pour endiguer l’épidémie, les autorités cantonales lancent une campagne de prévention qui s’adresse en priorité aux catégories “à risque”, à savoir les personnes de plus de 65 ans – surtout si elles souffrent d’une maladie chronique –, les femmes enceintes, les enfants en bas âge et les soignants. “Nous insistons notamment pour que le personnel soignant se fasse vacciner ou porte un masque afin de ne pas infecter des malades venus consulter pour tout autre chose, précise Jacques-André Romand, médecin cantonal de Genève. Il est également conseillé de se laver les mains régulièrement.” Que l’on appartienne à un public vulnérable ou non, il est important de se responsabiliser : “si l’on a la grippe, poursuit le médecin, il faut faire preuve de self-control, c’est-à-dire porter un masque, ne pas embrasser ses proches et ne pas aller travailler. Dans une entreprise, mieux vaut avoir une personne malade trois jours plutôt que dix personnes absentes un jour !”
La vaccination constitue bien sûr la mesure-phare du dispositif de prévention. Mais pourquoi, au juste, faut-il renouveler son vaccin tous les ans ? “Il faut savoir que le virus de la grippe change : une année, il a un “manteau bleu” ; une année, un “manteau vert” ; une autre, un “manteau rouge”. On doit donc adapter, chaque année, le vaccin à la couleur du “manteau”, explique Jacques-André Romand.
Une campagne de prévention cantonale
Le problème, c’est qu’il faut six mois pour fabriquer un vaccin. Les chercheurs doivent donc “deviner la couleur du manteau” bien avant la survenue de l’épidémie. “On se base sur le type de virus qui sévit dans l’hémisphère sud pendant l’hiver austral, en faisant le pari que notre virus sera similaire un semestre plus tard” explique l’expert. Pour augmenter la probabilité de viser juste, l’office fédéral de la santé publique a cette année choisi de modifier la stratégie vaccinale en proposant, outre les vaccins trivalents, un vaccin quadrivalent. “Cela revient à dire qu’il protège contre quatre souches, et non trois”, précise le médecin.
Le canton facilite aussi les démarches de vaccination. Ce 6 novembre, les personnes le désirant peuvent se rendre sans rendez-vous auprès des médecins participant à cette campagne, dont la liste est disponible sur le site www.kollegium.ch/grippe/f et, pour 25 à 30.- CHF, bénéficier du vaccin. Dès le début de la campagne, les HUG, de leur côté, mettent en place un service de vaccination ouvert à tous et sans rendez-vous au service de médecine de premiers recours. De quoi réduire drastiquement le risque d’être cloué au lit, sans pour autant l’éliminer : “les gens me disent parfois “je me suis fait vacciner mais je suis quand même tombé malade !”. C’est parce qu’il existe toute une série de petits rhumes présentant des symptômes similaires à ceux de la grippe, et contre lesquels le vaccin ne protège pas”, conclut l’expert. Et oui, on n’a pas encore mis au point le vaccin universel !
Appartenez-vous à un groupe à risque pour la grippe saisonnière ? Faites-vite le test en vous rendant sur le site :
www.sevaccinercontrelagrippe.ch et retrouvez toutes les mesures de prévention.
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