Nombreuses sont les questions des parents quand arrive le moment de faire vacciner pour la première fois leur enfant. En quoi consiste le plan de vaccination? Quelles sont les maladies contre lesquelles les vaccins aident à se prémunir? Quels en sont les bénéfices et les risques éventuels? Tour d’horizon du sujet avec la Doctoresse Géraldine Blanchard-Rohner, cheffe de clinique de l’unité d’immuno-vaccinologie pédiatrique des HUG.
Si l’efficacité des vaccins pour s’immuniser contre les maladies les plus graves et contagieuses n’est plus à démontrer, certains parents s’interrogent sur la nécessité de suivre à la lettre les prescriptions en la matière lorsqu’il s’agit de leur enfant. Chaque année, la Commission fédérale pour les vaccinations, en partenariat avec l’Office fédéral de la santé publique, publie un plan de vaccination dans lequel figurent des recommandations destinées à aiguiller la population. « Le plan de vaccination est élaboré selon un cadre rigoureux, rappelle la spécialiste Géraldine Blanchard-Rohner. Il est constamment remis à jour, et régulièrement adapté en fonction du développement de nouveaux vaccins, de l’évolution des connaissances scientifiques, de la situation épidémiologique en Suisse et de la réflexion concertée d’experts internationaux ». Ces recommandations, qui font l’objet d’une réévaluation annuelle, visent donc à lutter contre la propagation de maladies, qui peuvent être graves et parfois mortelles chez les personnes les plus fragiles, et notamment les jeunes enfants. « La Suisse, comme beaucoup d’autres pays, a fait le choix de l’information plutôt que celui de l’obligation, avec l’idée qu’il suffirait d’expliquer clairement aux parents les bénéfices de chaque vaccin pour l’enfant, poursuit l’expert. C’est là un pari difficile, car il n’y pas toujours assez de ressources pour communiquer avec les parents. » Des parents qui, par peur des potentiels effets indésirables, hésitent parfois à faire vacciner leur bébé. A ce sujet, les professionnels de santé se veulent rassurants : « Les risques de réactions sont très faibles et, lorsqu’elles surviennent, elles demeurent bégnines, rassure la doctoresse. Il s’agit d’éventuelles réactions locales avec rougeur, douleur sur le lieu d’injection ou poussée de fièvre. Les autres effets secondaires, comme une réaction allergique, sont très rares. »
Quels vaccins, quand et contre quoi ?
La première année de vie des bébés est une période cruciale en matière de vaccination. Et pour cause : « Les jeunes enfants attrapent de nombreuses maladies durant l’enfance, heureusement le plus souvent bénignes, mais certaines infections contagieuses peuvent être très dangereuses et conduire à de graves complications et parfois même être mortelles, informe Géraldine Blanchard-Rohner. Les faire vacciner permet, en outre, d’apprendre à leur système immunitaire à combattre la maladie en question, en leur administrant le microbe atténué ou tué dans le vaccin. » Selon les recommandations en vigueur, le calendrier vaccinal conseille notamment quatre vaccins à administrer en plusieurs fois durant les 6 premiers mois de l’enfant :
• Infanrix-pentavalent ou pentavac combine cinq vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, les infections invasives à Haemophilus influenzae type b, et éventuellement, l’hépatite b pour l’hexavalent;
• Prevenar, contre les pneumocoques;
• Priorix, contre la rougeole, les oreillons et la rubéole;
• Neissvac, contre le méningocoque du groupe C.
Même si elles restent rares, certaines bactéries peuvent amener à de graves complications, si l’enfant n’est pas immunisé. Parmi elles, l’hémophilus influenzae de type b, les pneumocoques et les méningocoques peuvent aboutir à une méningite, avec risque de séquelles graves.
La vaccination infantile au service de la santé collective
Au-delà de la protection de l’individu contre certaines maladies infectieuses, la vaccination permet d’enrayer la contagion et les épidémies. A terme, elle est aussi un moyen d’éradiquer certaines maladies. C’est notamment le cas de la diphtérie qui, depuis une trentaine d’années, n’est plus recensée en Suisse. La vaccination s’avère à ce titre un enjeu de santé publique majeur, comme le souligne Géraldine Blanchard-Rohner : « Les vaccins protègent avant tout l’enfant vacciné mais aussi ses proches, son entourage, tout en faisant diminuer la circulation du microbe dans la population. Plus il y a d’enfants vaccinés dans une population, moins le microbe ne se dissémine dans la population, et plus la maladie devient rare »
Les 5 maladies à prévention vaccinale les plus fréquentes chez les tout-petits
Le pneumocoque
Première cause d’infection bactérienne chez les enfants en bas âge, le pneumocoque est une bactérie à l’origine d’infections des poumons (pneumonie), d’otites, et pouvant causer des méningites et des infections du sang (septicémie).
La coqueluche
Hautement contagieuse, la coqueluche est une maladie des voies respiratoires d’origine bactérienne qui se caractérise notamment par des quintes de toux violentes et répétées. Elle peut mettre en danger la santé des nourrissons. C’est pourquoi, il est aussi recommandé aux femmes enceintes de se faire vacciner afin de protéger leur bébé pendant les premiers mois de vie.
La rougeole
La rougeole est une infection virale extrêmement contagieuse qui se manifeste par une poussée de fièvre, de la toux et une éruption cutanée. Elle touche majoritairement les enfants en bas âge et peut entraîner de graves complications, notamment des inflammations au cerveau (encéphalite) avec risque de séquelles neurologiques.
L’haemophilus influenzae de type b
L’haemophilus influenzae de type b est une bactérie qui se transmet par voie aérienne et qui touche en priorité les enfants de moins de 5 ans. En cas de complications, elle peut être la cause de méningites et de pneumonies.
La grippe
Plus de 30% des enfants sont touchés par la grippe en cas d’épidémie. Infection respiratoire causée par le virus de l’influenza, elle peut se révéler dangereuse chez les enfants souffrant de maladies chroniques (par exemple : cardiaque, respiratoire, et atteinte du système immunitaire)
Vaccins : quid du drainage homéopathique?
Le drainage est un terme utilisé dans le vocabulaire homéopathique pour désigner l’élimination des toxines qui engorgent l’organisme. Il consiste à administrer par voie orale des concentrations homéopathiques du vaccin, afin de préparer ou de nettoyer le terrain. Dans le cadre d’une vaccination, certaines personnes choisissent de recourir à cette pratique de manière à prévenir ou à soigner de possibles effets secondaires, dont le risque reste cependant très faible. Ce drainage est donc optionnel et répond à un principe de précaution. S’il n’existe pas d’étude qui permette aujourd’hui d’en démontrer l’efficacité, le drainage homéopathique ne présente en revanche pas de danger pour la santé et ne modifie absolument pas la réponse aux vaccins. Il ne remplace enfin en aucun cas la vaccination et reste une mesure complémentaire.
Ce traitement peut être administré aux adultes comme aux nouveau-nés. Pour ces derniers les doses seront évidemment différentes. Pour les bébés, la galénique de l’homéopathie reste sous forme de petites gélules. Il faudra simplement les dissoudre dans très peu d’eau à donner à la cuillère ou au biberon et entre les repas.
Aurélia Brégnac | Contenu & Cie