Des premières ridules aux sillons les plus creusés, la médecine esthétique propose aujourd’hui une vaste palette de solutions pour contrer le vieillissement cutané. Mais entre les différents lasers et injections, sur quelle technique faut-il miser ? Et quels sont les gestes anti-âge au quotidien ? Réponses avec le docteur André Friedli, dermatologue à la Clinique des Grangettes.
Comment défendre sa peau contre le vieillissement au quotidien ?
André Friedli : Il faut d’abord rappeler quelques règles fondamentales telles que protéger sa peau à l’aide d’une crème de jour avec filtre solaire, se nourrir sainement et ne pas fumer. Ensuite, les soins appelés « cosmeceuticals », entre médicaments et cosmétique, sont de bons alliés. Les sérums à base de vitamine C, à utiliser le matin comme sous-couche, aident la peau à se défendre des agressions. Il y a en revanche beaucoup de marketing autour de crèmes assez originales… Mais la bave d’escargot ou le caviar ne font pas forcément une grande différence !
Quelles sont les différentes techniques médicales pour embellir la peau aujourd’hui, et en quoi consistent-elles ?
A.F. : En ce qui concerne les techniques médicales à proprement parler, il y a, tout d’abord, les lasers pour enlever les taches induites par le soleil, les vaisseaux liés à la couperose et les grains de beauté inesthétiques. Des méthodes également efficaces pour éliminer les cicatrices d’acné ou encore affiner le grain de la peau. Les résultats les plus probants sont ceux du Fraxel, un laser qui unifie le teint rapidement et qui peut être combiné à d’autres lasers (vasculaire ou pigmentaire).
Il y a ensuite plusieurs types d’injections. Les plus répandues, la toxine botulique (Botox®) et l’acide hyaluronique. La première, sans aucun risque d’allergie possible, diminue l’activité des muscles et s’avère très efficace pour les rides du lion, du front et les lignes autour des yeux. Si l’on choisit cette technique, il est important de consulter un spécialiste expérimenté pour éviter notamment l’aspect figé, le « frozen face ». L’acide hyaluronique se révèle, quant à lui, très efficace pour traiter les joues qui tombent et améliorer le pli nasogénien. Radiofréquence, technique des fils tenseurs résolvables, mésothérapie, peelings sont d’autres méthodes anti-âge, mais dont le prix est élevé pour des résultats pas forcément très précis.
De manière générale, le marché suisse est peu réglementé et il existe de nombreuses pratiques peu recommandables dont il vaut mieux se méfier. C’est pourquoi il faut surtout s’adresser à un médecin – dermatologue ou praticien – expérimenté !
Comment agit l’acide hyaluronique ?
A.F. : L’acide hyaluronique est naturellement présent dans le corps : il n’existe donc aucun risque d’allergie et peut être injecté sans test préalable. C’est une molécule aux capacités volumatrices et liftantes inégalées. Utilisé depuis déjà 25 ans, les techniques autour de l’acide hyaluronique sont aujourd’hui plus précises. Grâce à la nouvelle génération d’injection, on peut facilement remédier à la perte de volume du visage (cernes, joues, tempes, etc.). C’est aussi un très bon réhydratant, qui peut être efficace dans une crème cosmétique pour booster l’aspect cutané.
Quels soins préconisez-vous pour les premières rides marquées ?
A.F. : Il faut d’abord, lors d’une consultation individuelle, connaître les attentes du patient. Le premier traitement est souvent un injectable (Botox® ou acide hyaluronique), ou bien un laser type Fraxel pour améliorer la qualité de la peau.
Faut-il adapter les techniques en fonction du type de peau ?
A.F. : Pour les injections, il n’y a pas de restrictions. Les seuls paramètres que j’ai constatés concernent les critères de beauté. Une Asiatique aura tendance à préférer avoir un visage plus rond, une Américaine, un front lisse, etc. Les peaux européennes sont plus simples à traiter car en général plus fines. Mais beaucoup de traitements existent et s’adaptent à chacun. Les lasers demeurent néanmoins des outils très puissants dont il faut maîtriser l’utilisation.
A partir de quel âge est-il conseillé de recourir à la médecine esthétique ?
A.F. : Là encore, il n’y a pas vraiment de restriction du moment que la technique est adaptée. J’ai, pour ma part, soigné les cernes d’une étudiante d’une vingtaine d’années, mais aussi les rides d’une dame de 94 ans !
Propos recueillis par
Aurélia Brégnac | Contenu & Cie
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