Qu’on la baptise alternative, naturelle, parallèle ou non-conventionnelle, la médecine dite douce a le vent en poupe. Mais comment s’y retrouver dans le dédale des multiples thérapies proposées ? Le présent magazine vous a certainement déjà donné quelques pistes, et, pour éclairer encore davantage nos lanternes, Pharmacie Populaire a mis à contribution 3 de ses pharmaciens spécialisés.
Oligo-éléments : si peu pour tant d’effets
Rédaction SME : Monsieur Benoit, qu’est-ce qu’un oligo-élément, finalement?
A.Benoit : Les oligo-éléments sont des catalyseurs, de véritables « boosters » biochimiques. Ils agissent en quantité infime. En cas de carence, les réactions enzymatiques se font au ralenti, induisant des dysfonctionnements métaboliques et neurovégétatifs.
SME : Pour quelles indications conseillez-vous l’oligothérapie?
A.B. : Les oligo-éléments interviennent dans quasiment toutes les situations : le fer contre l’anémie, le magnésium contre les crampes musculaires et les troubles du sommeil, l’iode indispensable au bon fonctionnement de la thyroïde. D’autres moins connus sont tout aussi essentiels comme le zinc, le chrome, le sélénium, le molybdène, le bore. A la prochaine affection virale demandez du cuivre, et lors de vos allergies polliniques remplacez votre antihistaminique par du manganèse !
SME : Combien de temps faut-il attendre pour observer des résultats?
A.B. : La rapidité d’action est spectaculaire : dès que l’apport est renouvelé, les déficits sont très vite résorbés. En cas de grosse crise de fatigue, testez le complexe cuivre-or-argent et vous serez conquis par l’efficacité quasi immédiate !
Les Fleurs de Bach au secours de l’âme
Rédaction SME : Madame Marchon-Cambon, vous avez une grande habitude des Fleurs de Bach dans votre pratique quotidienne. Que pouvez-vous ajouter à l’interview de Marianne Deville en page précédente?
C. Marchon-Cambon : Je souscris bien évidemment aux explications de Madame Deville, une spécialiste reconnue des Fleurs de Bach. Juste un petit mot par rapport à la fabrication des élixirs floraux, qui n’est pas banale. Le procédé mis au point par le Dr Bach vise à tisser un lien subtil entre les propriétés de 38 fleurs bien définies et autant d’émotions humaines. En pratique, l’énergie vitale des plantes les plus fragiles sélectionnées par le Dr Bach est captée dès leur cueillette : c’est la solarisation, une macération de plusieurs heures au soleil dans une eau de source. Si un nuage passe à ce moment, tout est à refaire ! Les fleurs plus rustiques sont, elles, préparées par ébullition. S’ensuivent différentes étapes de filtration et de dynamisation, avant d’obtenir l’élixir final.
Zoom sur la micronutrition
Rédaction Santé Mieux-Etre : Madame Michaud, en quelques mots, décrivez-nous la micronutrition:
N.Michaud : La micronutrition est une nouvelle discipline, initiée par des médecins dans les années 1990, qui s’intéresse aux liens entre nutrition et santé. Cette nouvelle pratique médicale vise à analyser nos déséquilibres et carences nutritionnels lors d’un entretien individuel. Elle va ensuite essayer de corriger ces perturbations en proposant des conseils diététiques et des compléments alimentaires. La micronutrition peut apporter des réponses dans divers domaines tels que :
– Prévention du vieillissement, des maladies dégénératives, des maladies cardio-vasculaires.
– Nutrition du sportif.
– Prévention de l’ostéoporose.
– Troubles digestifs – mauvaise assimilation.
– Allergies
– Troubles du sommeil, fatigue chronique
SME : Comment détecte-t-on ces carences?
N.M. : Lors de la consultation, le thérapeute s’intéresse à l’individu et à son état de santé, il va essayer de dépister et évaluer les déficits micro-nutritionnels et les déséquilibres alimentaires. Pour cela, il dispose de plusieurs outils : des questionnaires alimentaires, des prélèvements biologiques tels que l’analyse du sang ou des cheveux, l’évaluation du stress oxydatif, etc.
SME : Pouvez-vous nous donner quelques exemples pratiques?
N. M. : L’iode rajouté dans le sel de cuisine illustre bien le rôle de la micronutrition. Cet oligo-élément est indispensable au bon développement cérébral et au fonctionnement de la thyroïde. Mais on en trouve peu dans l’alimentation habituelle. L’OMS et l’UNICEF ont donc recommandé l’iodation universelle du sel et les problèmes liés aux carences en iode ont fortement régressé. Autre exemple, on constate que les personnes en surpoids ont souvent des carences en Omégas 3, en Fer et en Magnésium. Le thérapeute corrigera ce déséquilibre en conseillant des aliments qui contiennent ces éléments. La cause de ces déficits provenant fréquemment d’une perturbation intestinale, le nutritionniste sera amené à prescrire une cure de probiotiques afin de rééquilibrer la flore et obtenir ainsi une meilleure assimilation des nutriments. Prenons pour terminer le cas d’une personne qui souffre de troubles de l’humeur : le micronutritionniste pourra lui conseiller de consommer des aliments riches en tryptophane, car cet acide aminé favorise la production de sérotonine, neurotransmetteur qui apporte détente et sérénité.
Rédaction | Pharmacie Populaire
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