Sous l’effet du temps qui passe, de nos nouveaux modes de vie et de l’exposition au soleil, la vue est souvent mise à rude épreuve. Ces différents facteurs de risque sont à prendre en compte pour préserver son capital vue et ainsi conserver toutes ses facultés oculaires le plus longtemps possible.
Après 50 ans, l’âge devient le principal facteur de risque, notamment dans trois pathologies oculaires : la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), la cataracte et le glaucome.
La vision sous l’effet du temps
La DMLA, première cause de déficience visuelle dans les pays industrialisés, correspond à une dégradation d’une partie de la rétine, la macula. Mis à part l’âge avancé, plusieurs causes peuvent expliquer l’apparition de la DMLA comme les prédispositions génétiques, le tabagisme, la pigmentation claire de l’iris, l’hypertension artérielle ou encore le déséquilibre alimentaire. Les laboratoires de recherche travaillent activement sur la prévention de cette maladie et son traitement curatif avec des rétines artificielles. Aujourd’hui, les traitements palliatifs comme la chirurgie, le laser ou la phytothérapie sont les plus courants. Autre affection oculaire liée majoritairement au vieillissement : la cataracte. Cette opacification du cristallin, la lentille de l’œil, gêne le passage de la lumière. Première cause de cécité dans le monde, la cataracte peut être traitée chirurgicalement en remplaçant le cristallin abîmé par une lentille intraoculaire artificielle. Pour prévenir l’apparition de cette maladie, certains spécialistes recommandent de consommer des bioflavonoïdes, des composés présents notamment dans le thé, le vin rouge ou les agrumes. Enfin, le glaucome représente un groupe de maladies oculaires survenant chez les personnes de plus de 45 ans. Suite à une montée de la pression intraoculaire, le nerf optique est endommagé. A mesure que la maladie se développe, la vision périphérique devient floue. Les apnées du sommeil ou la prise prolongée de corticoïdes peuvent être des facteurs aggravants du glaucome. Les traitements ? Des médicaments qui diminuent la pression oculaire ou la pause d’un stent, un petit ressort en titane permettant de réduire la pression en rétablissant l’écoulement de l’humeur aqueuse, le liquide biologique de l’œil.
Nouveaux modes de vie : quelles conséquences sur nos yeux?
Avec les smartphones et les tablettes, nous consacrons de plus en plus de temps à des activités sollicitant la vision de près et en lumière artificielle. Le risque principal est de devenir myope, c’est-à-dire d’avoir une vision de loin floue. En passant en revue 145 études scientifiques traitant de la myopie, des chercheurs australiens prévoient qu’en 2050, 50% de la population mondiale dans le monde sera atteinte de myopie contre 25% en 2000. Autre conséquence de ce mode de vie numérique : l’apparition fréquente d’une fatigue visuelle. Celle-ci peut être diminuée en portant des lunettes traitées contre la lumière bleue, en mettant des gouttes et surtout, en faisant de petites pauses toutes les 20 minutes. En suivant ces conseils, les symptômes de fatigue visuelle, tels que la sécheresse des yeux, sont fortement réduits.
A long terme, l’hypertension artérielle et le diabète menacent eux aussi la qualité de la vision. En raison de la fragilisation des vaisseaux sanguins, l’hypertension peut léser la rétine et entraîner une perte de la vue. Les personnes diabétiques doivent, quant à elles, surveiller de près leur vue, car elles sont sujettes à développer des complications oculaires.
Comment bien protéger ses yeux l’été?
Pour profiter au mieux des journées de plein air, prévoyez une crème solaire pour la peau, mais aussi des lunettes solaires adaptées. Les rayons UV, qui peuvent traverser aussi une fine couche de nuages, sont à l’origine de multiples dommages oculaires, dont certains irrémédiables comme la cataracte et des lésions de la rétine. Les UVB peuvent entraîner l’équivalent d’un coup de soleil sur la cornée, tandis que les infrarouges provoquent le dessèchement de l’œil et menacent, sur le long terme, ses couches profondes. Pour préserver le capital vue des enfants, il faut les protéger dès leur plus jeune âge. Comment bien choisir sa monture de solaires ? Opter pour des montures souples, confortables et assez enveloppantes pour empêcher les rayons du soleil de pénétrer par les côtés. Concernant la qualité des verres, il faut privilégier ceux apposant la mention « CE » garantissant qu’ils ont été fabriqués dans le respect des normes européennes. Pour l’intensité de la teinte du verre, la catégorie de protection s’échelonne entre 0 et 4. Les catégories 2 et 3 conviennent aux activités de la vie quotidienne. Pour les sports de montagne et les activités nautiques, la catégorie 3, avec des verres polarisés, est recommandée pour réduire l’éblouissement. La 4 est réservée aux conditions extrêmes, comme celles retrouvées en haute altitude, puis aux yeux sensibles.
Restaurer partiellement la vue grâce aux rétines artificielles
Avec les innovations dans le domaine de l’électronique et des matériaux, il est désormais possible de reconstruire une vision des formes et des mouvements chez certaines personnes aveugles. Pour l’instant, seules les personnes totalement privées de vue, mais chez lesquelles les cellules nerveuses de la rétine et le nerf optique sont fonctionnels, peuvent bénéficier d’une rétine artificielle. C’est le cas, par exemple, des individus atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou de rétinopathie pigmentaire, une maladie génétique. Chez eux, les cellules photoréceptrices, qui transforment les signaux lumineux en signaux électriques acheminés jusqu’au cerveau via le nerf optique, sont défaillantes. Fixé sur ou sous la rétine, un implant muni d’un faisceau d’électrodes microscopiques leur permet de percevoir à nouveau des signaux lumineux en stimulant électriquement les neurones rétiniens. Le fonctionnement ? Une paire de lunettes dotée d’une caméra transmet les images à une unité de traitement qui convertit les signaux lumineux en signaux électriques. Ces derniers sont communiqués à l’implant rétinien et les électrodes stimulent les dernières cellules photoréceptrices vivantes de la rétine. Le cerveau du patient reçoit alors, via le nerf optique, des informations sous forme de motifs lumineux qu’il doit apprendre à interpréter (plusieurs heures d’exercices quotidiens sont nécessaires). Les patients ne retrouvent en aucun cas la vision qu’ils connaissaient auparavant, mais certains d’entre eux peuvent se déplacer de manière autonome dans un environnement restreint, repérer une porte ou une fenêtre ou encore suivre une ligne sur le sol. Certains réussissent même à lire sur un écran des mots en gros caractères ou de courtes phrases. Pour comparaison, un œil normal a une acuité visuelle de dix dixièmes (10/10e). Ces implants permettent de gagner un huit centième (1/800e). L’objectif, à terme, est de proposer un œil bionique permettant d’atteindre trois à cinq dixièmes pour reconnaître des visages, lire ou se déplacer en parfaite autonomie. La recherche médicale explore aussi les pistes de la thérapie génique et de la thérapie cellulaire pour restaurer la vue.
Julie Paysant | Contenu & Cie
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