Non seulement la multiplication des cas d’allergies saisonnières constatées ces dernières décennies se confirme, mais celles-ci se déclarent de plus en plus tôt dans l’année, parfois dès janvier, et avec une intensité accrue. La responsabilité du réchauffement climatique ne fait que peu de doute, même s’il n’est pas seul en cause.
Des degrés qui comptent
Depuis le début des mesures il y a 150 ans, la température au niveau du sol s’est réchauffée de 2°C, en grande partie ces dernières décennies. Ah bon, seulement 2°C ? Si cette variation thermique vous paraît insignifiante, voici un petit aperçu des conséquences:
- limite du 0°C : la moyenne se situait à 600m dans les années 1960, elle est aujourd’hui remontée à 900m d’altitude.
- en 1960, on recensait annuellement au maximum 2 à 3 jours «tropicaux», c’est-à-dire au dessus de 30°C. Désormais, pas moins de 10 à 15 journées torrides nous font transpirer chaque année.
Des saisons polliniques chamboulées
Une étude de chercheurs suisses et autrichiens publiée fin janvier dans la revue scientifique PNAS relève qu’en un siècle, le réchauffement climatique a déplacé l’habitat des plantes de plusieurs dizaines de mètres vers le haut. De nouvelles espèces allergéniques en ont profité pour venir s’installer dans nos régions, comme le cyprès ou l’olivier en provenance des côtes méditerranéennes.
Les changements ont été particulièrement rapides depuis le début des années 2000. Si l’on observe le pollen des graminées, auquel est sensible la majorité des individus sujets au rhume des foins, on s’aperçoit qu’il apparaît environ deux semaines plus tôt qu’il y a 20 ans, tout début mai actuellement, et que certaines espèces de graminées prolongent le plaisir de la pollinisation jusqu’à octobre!
L’élévation des températures influence aussi les quantités de pollens en suspension dans l’air, et à partir d’un certain seuil, même les personnes qui ne sont pas allergiques peuvent subir des gênes respiratoires.
Les autres ennemis de notre système immunitaire
Du pollen en plus grandes quantités, pendant plus longtemps, en provenance de nouvelles espèces, il y a de quoi donner le tournis aux systèmes de défense les plus aguerris. Mais ces petits grains de pollens, sans qui rappelons-le nous serions privés de fleurs, d’arbres et de fruits, ne sont pas les seuls fauteurs d’allergies. Le rôle de la pollution atmosphérique est largement démontré, la présence de particules fines en suspension dans l’air venant non seulement aggraver les allergies préexistantes, mais étant aussi capable d’en déclencher de nouvelles. La pollution conduit aussi à une modification des précipitations, et peut même provoquer l’apparition de «neige industrielle», un phénomène de moins en moins rare, où l’humidité ambiante se condense autour des particules de suie pour se transformer en flocons de neige.
La prédisposition génétique est un autre facteur d’augmentation du nombre de personnes allergiques. Car si l’un des parents est allergique, l’enfant a une «chance» sur deux de l’être aussi, et cette probabilité grimpe à 80% avec deux parents allergiques.
Rédaction | Pharmacie Populaire
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