Alors que nous ouvrons le robinet plusieurs fois par jour pour profiter d’une eau fraîche et saine, que nous nous rafraîchissons sous une douche quand bon nous semble, que nous arrosons allègrement nos potagers et jardins d’ornement tout l’été, nous ne mesurons pas notre chance.
En Suisse, surnommée le château d’eau de l’Europe, on consomme chaque année environ 1 milliard de m³ d’eau potable. Difficile d’imaginer qu’aujourd’hui encore, quelque 2,1 milliards de personnes – soit 30% de la population mondiale – n’ont toujours pas accès à l’eau potable à domicile. C’est pourtant la conclusion d’un rapport établi l’année dernière par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’UNICEF. Près de 160 millions de personnes doivent ainsi se contenter des eaux de surface (cours d’eau, lacs), non traitées, pour subvenir à leurs besoins. Et chaque année, deux millions de décès sont attribuables à l’insalubrité de l’eau et à l’insuffisance de l’assainissement et de l’hygiène.
Quand l’eau devient poison
L’eau est indispensable à l’organisme, tant pour l’alimentation que pour l’hygiène. Pourtant, dans le monde, de nombreux foyers, établissements de santé et scolaires n’ont ni eau, ni savon, ce qui favorise le développement de maladies, telles que la diarrhée, le choléra, la dysenterie, l’hépatite A ou la typhoïde. Mais comment prioriser le lavage des mains quand l’eau est une denrée rare et précieuse ? Deux milliards de personnes dans le monde s’approvisionnent auprès de points d’eau contaminés par des matières fécales. Résultat : on recense chaque année plus de 500’000 décès dus à la consommation de cette eau contaminée, principalement en Asie du Sud-Est et en Afrique. Les enfants sont les plus touchés. Le choléra et la dysenterie causent des diarrhées sévères, parfois sanguinolentes, souvent fatales. La diarrhée n’est pas le seul fléau subi par les populations en difficulté : environ 240 millions de personnes souffrent de schistosomiase, une maladie chronique provoquée par des vers parasites absorbés au contact d’une eau infestée. Elle sévit dans les régions tropicales et subtropicales, où l’accès à l’eau salubre et l’assainissement sont insatisfaisants.
Stress hydrique: un enjeu mondial
L’eau douce liquide ne représente que 0,7% de la quantité totale d’eau sur Terre. Cette eau est malheureusement répartie de façon très inégale sur la planète. En outre, les aléas climatiques, les catastrophes naturelles et les activités humaines sont à l’origine d’une raréfaction et/ou d’une pollution de cette eau consommable. Selon l’OMS, d’ici 2025, plus de la moitié de la population mondiale vivra dans des régions soumises au stress hydrique. Ainsi, dans certains endroits du globe, la population a déjà entrepris les mesures qui s’imposent. C’est par exemple le cas du Cap, en Afrique du Sud, une ville dont la population a doublé en 50 ans alors que l’eau se fait de plus en plus rare : les barrages sont remplis au tiers à peine et les rivières disparaissent. La maire de la ville a donc établi des directives strictes : les habitants doivent désormais vivre avec moins de 87 litres par jour et par personne. Et ceux qui ne suivent pas les règles du jeu sont rapidement remis dans le droit chemin via l’installation de dispositifs de gestion de l’eau sur leur propriété, pour limiter leur consommation. Selon le World Resources Institute, des situations similaires pourraient bientôt être observées au Maroc, en Inde, en Irak et en Espagne.
En vacances, restez vigilant!
Certaines destinations de vacances nécessitent une attention particulière quant à la gestion et l’utilisation de l’eau. Comme expliqué précédemment, l’eau se raréfie dans certaines régions : il est donc essentiel de respecter les restrictions mises en place pour ne pas pénaliser les populations locales. De nombreux établissements hôteliers – y compris dans les pays occidentaux qui ne subissent pas de stress hydrique – ont déjà choisi de ne pas gaspiller l’eau, en invitant leurs hôtes à ne mettre leur linge de toilette et de lit à laver que si nécessaire. En dehors d’une utilisation raisonnable de l’eau, il vous faudra faire preuve d’une grande prudence si vous séjournez dans une zone où les conditions d’assainissement ne sont pas optimales. Renseignez-vous sur la provenance de l’eau avant de la consommer : même si elle est la plupart du temps bénigne, la tourista suffit à gâcher des vacances et touche 60 à 80% des voyageurs ! De même, les poissons et fruits de mer provenant d’une eau polluée peuvent être sources de maladies. Enfin, en zone tropicale, gare aux amibes ! Ces micro-organismes pénètrent dans l’organisme par voie digestive (via l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des matières fécales) et provoquent de fortes douleurs abdominales, accompagnées de diarrhées. Fort heureusement, un traitement antiparasitaire et antibiotique suffit généralement à les éliminer en quelques jours.
Fleur Brosseau | Contenu & Cie
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