Le temps d’un repas, Pharmacie Populaire et le CARÉ s’unissent pour lutter contre la solitude, le rejet, l’exclusion, la marginalisation et toutes les formes de souffrances induites par la pauvreté. Leurs responsables respectifs expliquent comment l’augmentation de la précarité les motive à s’investir.
JSME: Monsieur Salmi, qu’est-ce qui pousse Pharmacie Populaire à soutenir des associations caritatives?
P. Salmi: En 1891, la première Pharmacie Populaire a été créée pour venir en aide aux personnes dont le revenu ne permettait plus l’acquisition de médicaments. Aujourd’hui, notre mission est de poursuivre l’idéal de nos fondateurs en «valorisant l’engagement populaire». Cela se traduit entre autres par un soutien sans relâche aux associations locales caritatives et d’utilité publique.
En effet, depuis le milieu des années 90, nous soutenons ces associations en offrant des dons pour des montants allant jusqu’à Fr. 10’000.-. Et en 2016, date anniversaire de nos 125 ans, nous avons décidé de dégager un budget supplémentaire annuel de Fr. 20’000.- pour mener des actions sociales concrètes, en mettant à contribution notre réseau d’officines et en y associant parfois la population genevoise. Je me souviens ainsi avec émotion des centaines de kilos d’aliments et de produits de première nécessité que nous avions pu collecter au profit de la fondation «Colis du Cœur».
JSME: Monsieur Rougemont, qu’est ce que le CARÉ, en quelques mots?
P. Rougemont: Le CARÉ est un lieu d’accueil et de socialisation par l’écoute, les rencontres et les échanges. Le CARÉ est un lieu de vie, où les personnes accueillies font part de leurs difficultés mais également partagent leur expérience. Ouvert à tous, sans distinction ni préjugé, le CARÉ permet, autour d’un repas chaud et d’une prestation sanitaire, de se poser et d’échanger sans jugement.
JSME: Monsieur Rougemont, comment jugez-vous l’évolution de la situation?
P. Rougemont: La société fait face à une augmentation de la précarité financière et sociale due à la migration et à la paupérisation de la population. Nous observons également que certaines personnes choisissent de fréquenter la structure afin d’être accompagnées et d’établir un lien social et échanger avec d’autres. C’est sans doute le reflet d’une fragilisation sociale. La population accueillie par le CARé est changeante, notamment en termes d’origine, selon le contexte socio-économique et politique d’ici et d’ailleurs.
JSME: Monsieur Salmi, pourquoi avoir choisi de soutenir le CARÉ?
P. Salmi: L’augmentation de la précarité est un phénomène auquel nous sommes sensibles. Nous rêvons de temps meilleurs où les associations comme le CARÉ seront devenues inutiles, mais en attendant, leur activité est indispensable et nous nous devons d’apporter notre modeste pierre à l’édifice.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que nous nous associons au Caré. En 2012 et 2013 nous avions déjà fait des dons pour soutenir leur action.
JSME: A quel point la prise en charge du repas de Noël du CARÉ est-elle importante pour vous?
P. Rougemont: Le repas de Noël du CARÉ est un repas de fête qui se doit de sortir de l’ordinaire. Les denrées de choix proviennent d’un service traiteur, ce qui engendre nécessairement des coûts supplémentaires. Environ 400 personnes viennent manger chaque année le 25 décembre. Étant une fête familiale, les familles sont également bienvenues. Ce repas de fête permet la rencontre dans un cadre chaleureux et convivial. Noël au CARÉ est une tradition, un événement essentiel et très apprécié des personnes accueillies durant cette période de l’année.
P.Salmi : Pharmacie Populaire est historiquement liée au canton de Genève. La dimension sociale de notre engagement est indissociable de ce que nous accomplissons au quotidien. Nous considérons d’ailleurs nos officines comme des lieux de proximité au service de la population, appelées à favoriser le lien social dans chaque quartier. Le repas de Noël du CARÉ réunit tous les éléments de solidarité chers à Pharmacie Populaire.
Propos recueillis par: Pharmacie Populaire
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