Entre les obligations normatives en vigueur et la pression marketing des industriels, les parents sont face à un mélange de publicité et de désinformation. Le bon sens exige donc de connaître d’abord le vocabulaire en jeu pour identifier ensuite le cœur de l’alimentation de santé des deux premières années de l’enfant. Chacun pourra ensuite faire ses propres choix éclairés.
Réfléchir avant de choisir
Face à la pléthore de laits disponibles en rayon, il est normal d’hésiter et de douter. Parfois, on est rapidement tenté de sélectionner un produit qui nous promet monts et merveilles, alors qu’il n’est finalement pas adapté aux besoins particuliers de notre bébé.
Pièges et erreurs fréquentes à éviter
Inutile d’anticiper une éventuelle allergie de bébé en achetant d’emblée un lait HA. Attendez, si besoin, l’avis de votre pédiatre. Alarme sur la couleur des selles? Avant d’incriminer un type de lait, assurez-vous d’avoir bien su préparer le biberon. Notez que changer souvent de lait est perturbant pour le tube digestif du nourrisson. Enfin, pour l’apport en vitamine C, attendez le quatrième mois et la diversification alimentaire. Ne passez pas trop tôt au lait deuxième âge. Suivant les réactions de bébé, vous avez de la marge entre ses cinq et sept mois. Consultez par précaution avant d’en changer.
Laits troisième âge, utiles ou non?
Aussi appelé «lait de croissance», il est conseillé aux enfants de 1 à 3 ans. Ses ventes sont en hausse, et il est plébiscité par certains pédiatres du fait surtout de son apport en fer. Pourtant des avis partagés, voire franchement opposés, s’élèvent un peu partout. Par ailleurs, beaucoup d’enfants boudent le lait. Les alternatives vitaminiques sont d’ailleurs nombreuses grâce à une alimentation variée. Apprenez à votre enfant à aimer les légumineuses, les céréales et les fruits, dont certains sont naturellement très riches en fer (soja, lentilles, germes de blé, pistaches, abricots).
Offrir à son enfant un «capital alimentaire»
C’est dès le plus jeune âge que se construisent les repères alimentaires qui serviront à l’enfant toute sa vie. Un système immunitaire à toute épreuve, une croissance régulière et épanouie dépendent beaucoup de la qualité de l’alimentation de l’enfant. Ayez les bons réflexes dès sa naissance!
Nourrir un bébé prématuré
Si le bébé est né avant la 37e semaine de grossesse, il est dit prématuré et doit donc bénéficier d’une alimentation spécifique. Dans tous les cas, il est fondamental que le nourrisson soit allaité. Si la maman ne peut le faire, le(la) pédiatre aidera à trouver une «donneuse» (nourrice) qui palliera ce problème et assurera la transition alimentaire de l’enfant. La naissance prématurée entraîne chez bébé un manque de DHA (un acide gras vital pour son cerveau et ses yeux) et d’immunoglobuline G, (IgG, un anticorps), deux substances justement contenues dans le lait maternel.
Faciliter la transition alimentaire
Laissez votre bébé manger avec les doigts pour mieux découvrir les textures, mais aussi les goûts et les couleurs. Faites-en un jeu qui vous aidera beaucoup à diversifier en douceur son alimentation. Les bienfaits seront nombreux si vous anticipez et en faites un moment de découverte et de partage avec votre enfant. De même, ne le forcez pas à manger parce que c’est l’heure. Faites-lui confiance. Il apprendra à écouter son corps et à identifier les signes véritables de la faim et de la satiété. D’énormes avantages pour éviter plus tard de tomber dans le surpoids. Soyez imaginatifs(ves) et psychologues!