Dis-moi comment tu ranges tes médicaments, et je te dirai qui tu es ! Les pharmacies de ménage ou de voyage en ont long à dévoiler sur notre personnalité. Au-delà de la psychologie, c’est l’occasion de rappeler comment stocker pilules et sirops selon les règles, ainsi que quelques erreurs classiques à éviter.!

Armoire à pharmacie ou carton à chaussures ?  
Reconnaissons-le : l’armoire à pharmacie traditionnelle, vissée dans le mur, se fait rare. Les quelques exemplaires encore en fonction coulent des jours paisibles à l’intérieur d’habitations conservatrices. Pas question de critiquer ce type d’installation, d’autant plus qu’elle recueille les faveurs des professionnels de la santé. Et pour cause: les médicaments sont tous réunis au même endroit, à l’abri de la lumière, hors de portée des petits enfants, et l’armoire peut être fermée à clé. Seul bémol, les armoires à pharmacie sont trop souvent fixées dans la salle de bain, où l’humidité et la chaleur sont peu propices à la bonne conservation des médicaments.
Un profil plus créatif aura peut-être tendance à réunir ses remèdes dans un conditionnement recyclé : bac en plastique, carton, panier en osier, etc. Pourquoi pas, à condition de s’y retrouver rapidement en cas de besoin, et, encore une fois, d’exclure toute possibilité d’ingestion involontaire.
Une troisième solution, appréciée des natures pragmatiques, ou paresseuses, consiste à entreposer les médicaments en vrac, à même une étagère. Là aussi, pourquoi pas, si les conditions de sécurité sont réunies (voir ci-dessous).

Compte tenu du contenu
La composition de la pharmacie de ménage est elle aussi révélatrice de certains traits de caractère.
Disposer chez soi d’un emballage de chaque molécule de la pharmacopée évoque sans doute une tendance à l’anxiété, à la peur de manquer. Une angoisse que l’épidémie de coronavirus n’aura pas gommée, puisqu’elle l’a temporairement transformée en réalité pour certains produits. Toutefois, l’accumulation de médicaments à la maison présente trop de risques, tels que décrits ci-après, pour que le jeu n’en vaille la chandelle.
A l’autre extrême, par légèreté, insouciance ou excès de confiance, une partie de la population fait l’impasse sur le minimum syndical. Rien n’est prévu, pas même un sparadrap ou un désinfectant. Advienne que pourra …
On s’en doute, un juste milieu est à privilégier : la trousse de pharmacie doit être adaptée à la structure familiale (enfants, personnes âgées), et aux pathologies particulières.

Mais attention danger !
Le dernier rapport de Tox Info Suisse (numéro d’urgence 145) est accablant : sur les 11543 cas d’exposition toxique à un médicament répertoriés en 2018, la moitié concernait des enfants !
Il est à craindre que le confinement ne fasse grimper les statistiques pour 2020, à moins que les mesures simples suivantes n’aient été appliquées par le plus grand nombre :
– La notion de «hors de portée des enfants» n’est pas à géométrie variable. Il doit être littéralement impossible pour eux d’accéder quel que soit le médicament. Les mêmes précautions concernent l’alcool, le tabac, et les produits ménagers ou chimiques. A ce sujet, les petits enfants aimant imiter les adultes, prendre l’habitude de ne pas avaler de médicaments en leur présence.
– Toujours conserver l’emballage d’origine. Il limite les risques de confusion, contient la notice (à relire avant toute nouvelle utilisation), et assure une meilleure conservation.
– Améliorer le rangement pour mieux s’y retrouver en cas d’urgence. Séparer les médicaments destinés aux adultes de ceux destinés aux enfants, voire aux animaux.
– Idée d’activité utile  lorsque l’on est bloqué chez soi : contrôler le contenu de son armoire à pharmacie! Rapporter à son pharmacien non seulement les médicaments périmés, mais aussi tout ceux qui ne devraient plus être utilisés sans un nouvel avis médical, par exemple les antibiotiques. Ne garder que les traitements chroniques en cours, quelques remèdes pour les affections courantes et un petit kit de premiers secours. Comme le résume Tox Info Suisse (numéro d’urgence 145): « moins de médicaments, plus de sécurité »