Pendant tes premiers mois de vie, tu ne boiras que du lait, mon enfant ! Rassure-toi, ce menu, bien qu’un peu monotone, pourvoira l’ensemble des nutriments indispensables à ton développement ! Le lait maternel est sans conteste celui qui remplit le mieux cette mission. Lorsque, par obligation ou par choix, l’allaitement n’est pas une option, les préparations pour nourrissons offrent une alternative de qualité pour couvrir les besoins nutritionnels de bébé.
Prodigieux allaitement
Le consensus des spécialistes en faveur du lait maternel fait parfois oublier les raisons de leur unanimité. S’il ne fallait n’en garder qu’une, peut-être serait-ce tout simplement que le lait maternel est d’origine humaine, au contraire des laits industriels. Cette «humanité» confère des propriétés uniques à l’allaitement. Rien que par le fait que les protéine du lait ne sont pas d’origine animales, les risques d’intolérance et d’allergies alimentaires s’en trouvent réduits. En plus de tous les composants nécessaires à la croissance, le lait maternel transmet encore au nourrisson des protéines anti-infectieuses et des anticorps maternels, ainsi que des cytokines aux propriétés anti-inflammatoires et anti-allergiques. Et puis, tout simplement, le fait que le goût du lait varie en fonction de l’alimentation de la maman offre des sensations diversifiées au bébé.
Dans l’idéal, oui mais…
Dans un monde idéal, les mamans sont en pleine forme jour et nuit, elles parviennent à se consacrer à plein temps à leur bébé, l’allaitement se passe à merveille. En réalité, il existe mille et une raisons de ne pas allaiter. Ou plutôt de cesser d’allaiter, puisqu’en Suisse, juste après l’accouchement, 95 % des nouveaux-nés sont allaités. Mais ce taux chute à 70 % après deux mois, et moins d’un tiers des mamans allaitent après 6 mois.
En tout état de cause, trouver le bon équilibre entre tous les rôles qu’une femme doit endosser s’avère mission, sinon impossible, du moins périlleuse. Il n’existe pas de bonnes ou de mauvaises motivations pour rester à l’alimentation au biberon. Un exemple: certains préféreront l’utilisation du biberon parce qu’il favorise la parité des tâches (et des taches!), donnant au papa la possibilité de s’impliquer davantage. Au final le choix appartient aux parents et il se doit d’être respecté.
Dans le secret des laits en poudre
Ordonnances fédérales, directives européennes, normes internationales, les préparations de substitution sont soumises à un cadre strictissime. On distingue deux types de laits : les préparations pour nourrissons, destinées à couvrir les besoins nutritionnels des six premiers mois de vie, et les préparations de suite, à utiliser dès le 7ème mois et le début de la diversification alimentaire. Le point de départ de la fabrication des laits infantiles est habituellement le lait de vache, plus rarement le lait de chèvre. Problème, celui-ci n’est pas du tout adapté au nourrisson : il est trois fois trop concentré en protéines, contient beaucoup trop de sels minéraux (mais pas assez de fer), pas assez de sucre, etc. Il doit donc être écrémé, dilué, pasteurisé, réduit en poudre, puis reconstitué selon une recette propre à chaque fabricant. Des vitamines, des minéraux, des acides gras, des acides aminés, et divers autres ingrédients sont ajoutés pour se rapprocher le plus possible de la composition du lait maternel. Par exemple, le lait maternel contenant beaucoup d’oligosaccharides (des sucres complexes semblables à des fibres), les recettes des laits en poudre les ont intégrés. Le bénéfice réel de l’adjonction de ces prébiotiques reste cependant à confirmer.
Bio ?
Chaque marque de lait pour enfant propose désormais une gamme bio. Alors effet de mode ou réel avantage ? En ce qui concerne le profil nutritionnel, il n’y a pas de différence notable entre un lait classique ou bio, les deux devant répondre aux exigences légales. Ce n’est d’ailleurs pas toute la préparation qui est bio, mais avant tout les huiles et le lait utilisés. En revanche, il semblerait légitime de préférer pour son enfant un lait produit par une vache qui a grandi dans de vastes pâturages et brouté de l’herbe non traitée par des pesticides. D’autre part, les fabricants de laits bio s’efforcent de ne pas utiliser d’huile de palme, ou alors uniquement de production biologique. Choisir un lait bio est en finalité une démarche cohérente avec tous les efforts globaux en faveur de l’environnement.