L’effervescence de début décembre, puis les fêtes de fin d’année et l’arrivée de la saison d’hiver bousculent et fatiguent nos organismes. Affaiblis, ils peineront à repousser les assauts répétés des microbes présents en nombre dans l’atmosphère. Le moment est venu de solliciter l’aide de remèdes naturels et plus spécialement celle des huiles essentielles.
Pourquoi tant de virus en hiver ?
Un ensemble de facteurs contribue à la recrudescence des affections virales pendant la saison froide. Le froid, justement, en fait partie. Alors que la chaleur déforme le virus, le froid préserve sa structure originelle et lui conserve toute sa combativité. Un autre effet du froid est de dessécher les voies respiratoires, augmentant ainsi leur vulnérabilité. A cela s’ajoute la réduction de la distance sociale en hiver, où l’on passe davantage de temps à l’intérieur, que ce soit dans les transports publics, les magasins ou chez soi. Et pour ne rien arranger, on a tendance à moins aérer les locaux !
Prévenir, tout naturellement
N’ayons crainte de le répéter autant de fois qu’il le faudra : sans une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un sommeil réparateur, difficile d’échapper aux affections hivernales. Pour la simple et bonne raison que la réponse aux multiples sollicitations dont est l’objet le système immunitaire en hiver nécessite énormément d’énergie. Les besoins en nutriments de qualité sont également décuplés.
En complément à une bonne hygiène de vie, la nature offre ses bons services pour soutenir les défenses immunitaires. L’échinacée est certainement la star en la matière, mais elle ne doit pas faire oublier les plantes riches en vitamine C, comme le cynorrhodon, l’acérola ou l’argousier. L’effet stimulant du ginseng sur le système immunitaire mérite lui aussi une mention spéciale. On trouve ces plantes en pharmacie dans un grand nombre de préparations prêtes à l’emploi, destinées à des cures préventives ou en cas d’infection.
L’aromathérapie, encore et toujours
L’aromathérapie, c’est-à-dire l’utilisation à des fins médicales d’huiles essentielles (HE), est connue depuis l’Antiquité et aujourd’hui scientifiquement démontrée. Un de ses terrains d’action favori est celui de l’infectiologie. Une destruction directe des virus (effet virucide) semble être le principal mécanisme d’action des HE, mais on sait qu’elles interfèrent aussi avec les processus de réplication et de pénétration des virus dans les cellules. Une particularité supplémentaire des HE est liée à leur volatilité : les senteurs qu’elles dégagent contiennent des molécules aromatiques actives sur des récepteurs du nez directement connectés au cerveau. La stimulation de ces récepteurs olfactifs va envoyer à l’hypothalamus un message lui suggérant, par exemple, d’augmenter la production d’anticorps. Cette activité biologique unique explique pourquoi «respirer» des HE n’est pas seulement agréable, mais constitue leur voie d’administration privilégiée.
Les deux incontournables
HE de Ravintsara : Presque tout le monde en a entendu parler, Covid oblige. De fait, le ravintsara (Cinnamomum camphora), «bonne feuille» en malgache, fait figure de référence dans la lutte contre les virus. Ses propriétés anti-infectieuses s’accompagnent d’une action anti-inflammatoire et immunostimulante.
Utilisation : En prévention des refroidissements, déposer 1 goutte sur les poignets, 3 fois par jour, une semaine sur deux. Pour traiter les refroidissements, inhaler 2 à 3 gouttes dans de l’eau très chaude ou sur un mouchoir, 4 fois par jour.
HE de Tea-Tree : Parmi ses multiples vertus, l’HE d’arbre à thé se distingue par son large spectre d’activité, qui couvre les virus, les bactéries et les champignons.
Utilisation : En cas de maux de gorge, se gargariser avec 2 à 3 gouttes de Tea-Tree dans un peu d’eau tiède. Contre les refroidissements, mélanger 1ml de Tea-Tree avec 9 ml d’une huile végétale et masser le dos et la poitrine.
Les conseils du professionnel avant toute utilisation
La grande concentration en principes actifs dans les HE leur confère une puissance qui nécessite de les manipuler avec précautions. Leur origine naturelle ne dispense en aucun cas de suivre les recommandations d’emploi. Les doses doivent être respectées, tout comme la voie d’application ou la durée du traitement. A de rares exceptions, l’usage des HE n’est pas adapté aux petits enfants ni pendant la grossesse ou l’allaitement. Bien se laver les mains après utilisation et éviter tout contact avec les yeux.