Le mois de janvier nous emmène au coeur de l’hiver, ses magnifiques paysages enneigés , ses promesses de nouveau départ, … et ses multiples virus respiratoires, aux symptômes si proches les uns des autres qu’on ne sait plus s’il faut paniquer ou banaliser. Comment adopter la bonne attitude ?
Quand la Covid-19 n’existait pas
La virologie a pris ces derniers temps une (trop) grande place dans notre vie quotidienne. Auparavant, il importait finalement assez peu de connaître le nom de l’agent pathogène impliqué dans une affection respiratoire hivernale. La famille des coronavirus étaient du reste en cause dans environ un tiers des refroidissements banals, les autres responsables se nommant rhinovirus, virus influenza et para-influenza, adénovirus ou encore virus respiratoire syncytial. Identifier précisément l’agresseur ne présentait un intérêt que si un traitement spécifique était disponible ou chez des personnes à risque de complications. Finalement, en présence de symptômes, deux questions principales se posaient : «virus ou bactérie ?» et « grippe ou refroidissement ?». Y répondre ne créait pas trop de problèmes aux professionnels de santé-
Ce que la pandémie de coronavirus a changé
L’arrivée du SARS-Cov-2 a un peu compliqué la donne, c’est un euphémisme, mais davantage en raison de son ampleur et de sa nouveauté que d’un réel changement de paradigme. Car il est dans la nature d’un virus de muter, et tous les experts prédisaient depuis longtemps une mutation majeure qui emporterait tout sur son passage, à l’instar du « big one », le tremblement de terre dévastateur annoncé tous les 150 ans en Californie.
Voici donc que depuis 2 ans s’est propagé dans le monde entier un nouveau virus qui provoque des symptômes de type grippal. Ce n’aurait pu être qu’un virus respiratoire de plus, sauf que ses capacités de nuisance ont mis la planète à l’arrêt. Et que par conséquent, il n’est plus possible de se contenter de se soigner en « attendant que ça passe ». Identifier aussi précocement que possible la présence de ce nouveau virus est devenu littéralement vital.
A la recherche de signes distinctifs
Distinguer entre Covid, rhume et grippe est une équation à trois inconnues. Elle comporte un grand nombre d’éléments communs que sont les manifestations classiques des affections des voies respiratoires : fièvre, rhume, douleurs musculaires, toux, maux de gorge, maux de tête, fatigue.
Pour résoudre l’équation, la difficulté consiste à identifier des symptômes spécifiques. L’exercice est d’autant plus ardu que ces signes particuliers ne sont pas présents dans tous les cas. Il est néanmoins utile d’en citer quelques-uns :
Covid-19 :
– Perte soudaine du goût (agueusie) ou de l’odorat (anosmie).
Attention : avoir le nez bouché à cause d’un banal rhume peut réduire la sensibilité au goût ou aux odeurs. En cas de Covid, la perte de goût et/ou d’odorat n’est pas liée à l’encombrement du nez.
– En cas de toux, celle-ci est généralement sèche.
– Evolution lente des symptômes.
Grippe :
-Déclenchement soudain (quelques heures) et violent (fièvre élevée, maux de tête, malaise intense, …)
Refroidissements :
– Progression et dissémination des symptômes sur plusieurs jours. Par exemple mal de gorge le premier jour, puis nez bouché le lendemain, puis toux sèche évoluant vers une toux grasse.
– Symptômes gênants, mais «supportables».
Et maintenant, que dois-je faire ?
Un sommeil agité, la gorge qui picote au réveil, il n’en faut parfois pas plus pour s’affoler. Tout le monde ne pense qu’à la Covid, mais n’oublions pas que la grippe fait elle aussi des dégâts considérables. Les mesures à prendre en présence de symptômes dépendent de plusieurs critères, parmi lesquelles la vulnérabilité de la personne concernée et la gravité des manifestations. Pour simplifier, on peut aborder trois scénarios :
– Urgence vitale, symptômes graves (difficulté à respirer p.ex.) : en pareille situation, il va sans dire que composer le 144 s’impose.
– Forte suspicion de Covid : il convient de s’isoler pour ne pas risquer d’infecter d’autres personnes, et téléphoner immédiatement à son médecin ou à la ligne d’information Covid-19 (0800 909 400 pour le canton de Genève).
– Symptômes légers chez une personne en bonne santé ne faisant pas partie de groupes à risque : l’OFSP propose une auto-évaluation en ligne : check.ofsp-coronavirus.ch. Un test de dépistage est souvent recommandé. En attendant le résultat du test, faire preuve de bon sens en évitant tout contact avec d’autres personnes.