Un sommeil suffisant et de qualité est une condition essentielle à la santé, au même titre qu’une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
Pourtant, selon la dernière enquête suisse sur la santé menée en 2017, plus d’un tiers de la population souffre d’insomnies et/ou éprouve des difficultés
à s’endormir et cette proportion tend à augmenter.
Le sommeil est crucial pour de nombreuses fonctions biologiques. Il est indispensable aux processus d’apprentissage et de mémorisation, de même qu’au repos «physique» de l’organisme. Mais ce n’est pas tout: le sommeil est également étroitement lié au système immunitaire; plusieurs études ont montré en effet qu’un déficit de sommeil augmentait le taux de molécules inflammatoires, favorisant l’apparition de certaines maladies comme l’obésité, le diabète, ou encore la dépression. Vous l’aurez compris, ces nuits passées dans les bras de Morphée sont vraiment très précieuses.
Une succession de cycles plus ou moins nombreux
Une nuit de sommeil se compose généralement de trois à six cycles successifs, de 120 minutes environ, chaque cycle étant lui-même constitué de phases de sommeil lent et de sommeil paradoxal. Après la phase d’endormissement, le sommeil se fait de plus en plus profond, notamment en début de nuit. Puis, il devient de plus en plus léger, entrecoupé de phases de sommeil paradoxal lors desquelles se produisent les rêves dont on peut se souvenir au réveil. Bien entendu, ce rythme n’est pas immuable: selon le niveau de fatigue, le sommeil profond se fera plus ou moins intense; de plus, le nombre de cycles peut varier d’une nuit à l’autre. À noter par ailleurs que le sommeil varie au cours de la vie: les troubles du sommeil augmentent à mesure que l’on vieillit, en raison d’une plus grande part de sommeil lent léger; de même, la durée du sommeil paradoxal diminue dès l’âge adulte.
Quand dormir n’est plus reposant
Les cycles de sommeil abordés ci-dessus décrivent une nuit «idéale». Néanmoins, nombreux sont ceux à redouter le moment du coucher. L’insomnie est extrêmement fréquente et après plusieurs mauvaises nuits se développe une véritable angoisse d’aller au lit, de peur de ne pas réussir à dormir, peur qui alimente à son tour l’insomnie. Un vrai cercle vicieux… Une insomnie peut également apparaître conjointement à une autre pathologie – on parle alors d’insomnie secondaire. À savoir que l’insomnie peut être causée par un autre trouble nocturne: le syndrome des jambes sans repos (SJSR), désigné parfois par le terme «impatiences». Ce trouble chronique se caractérise par le besoin impérieux de bouger les jambes, accompagné de sensations désagréables (picotements, fourmillements, etc.). L’apnée du sommeil est elle aussi relativement fréquente dans la population: cette pathologie se caractérise par des arrêts répétés de la respiration, d’une dizaine de secondes, causant des micro-réveils au cours de la nuit. Le dormeur n’a pas conscience de ces apnées, mais souffre de somnolence diurne, car son sommeil se fait moins réparateur la nuit. Non diagnostiqué, ce trouble peut avoir de graves conséquences, car il augmente le risque de maladies cardiovasculaires.
Troubles du sommeil: les différents facteurs
La première difficulté qui survient chez les mauvais dormeurs est l’endormissement. En effet, même si l’on se sent très fatigué, plusieurs facteurs peuvent rendre la tâche plus difficile: la consommation de substances excitantes (thé, café, alcool, cola, etc.), ou des nuisances à proximité de l’espace de nuit (lumière, bruit). La prise de certains médicaments peut également nuire à l’endormissement, de même que des soucis que l’on se met à ressasser dans le noir, ou encore les douleurs physiques intenses. Le réveil précoce, appelé aussi «insomnie matinale», est quant à lui provoqué par le stress, le surmenage, la dépression, des soucis d’ordre matériel ou affectif. L’apnée du sommeil, qui touche majoritairement les hommes, est favorisée par des facteurs «physiques», tels que le surpoids et l’obésité, la forme de la gorge ou une malformation dentaire; la position dorsale peut aussi favoriser les apnées.
Un sommeil perturbé et insuffisant laisse des traces: somnolence diurne, troubles de la mémoire et de la concentration, mauvaise humeur, impatience, etc. Le cas échéant, n’hésitez pas à consulter votre médecin, qui vous aidera à retrouver des nuits paisibles et reposantes.