Alors que les fêtes de fin d’année sont attendues avec impatience, l’heure est aux restrictions. Aucun lien avec la COVID-19 cette fois-ci, mais avec la crise énergétique qui touche toute l’Europe.
Plusieurs villes ont pris la décision de limiter les décorations lumineuses pendant toute la période des fêtes.
C’est une première: en raison des pénuries potentielles d’électricité annoncées pour cet hiver, les groupes Migros et Coop ont tous deux renoncé à illuminer leurs magasins ce Noël. La tendance semble être suivie par plusieurs autres enseignes. À grande ou petite échelle, chaque kilowattheure économisé compte.
Des économies d’éclairage et de chauffage
Face à la crise énergétique, le Conseil fédéral a lancé fin août une campagne de sensibilisation invitant tout un chacun à réduire sa consommation d’énergie par de petits gestes simples: baisser son chauffage d’un degré, éteindre les appareils électriques plutôt que de les laisser en veille, etc. Tout a été mis en œuvre pour que les fêtes ne se passent pas dans la pénombre. La Chaux-de-Fonds a renoncé à installer ses traditionnelles décorations lumineuses, tandis que Bienne et Montreux ont supprimé leur patinoire de plein air. Certaines villes, comme Zurich, réduisent l’éclairage public depuis le mois de septembre pour éviter une pénurie de courant en cette fin d’année. Les illuminations de Noël se feront également moins nombreuses, notamment à Lausanne où il a été décidé non pas d’interdire complètement ces lumières, mais de les éteindre pendant la nuit. Parallèlement, la ville a pris des mesures drastiques en matière de chauffage, en abaissant de 2 à 3°C la température des bâtiments administratifs. Il s’agit avant tout de montrer l’exemple. À noter que les CFF ont eux aussi décidé de renoncer aux illuminations de fin d’année et à l’éclairage de leurs façades et enseignes, entre autres mesures préventives.
Une remise en question individuelle
Il se trouve que la Suisse importe une grande partie de son électricité des pays voisins, principalement de France, elle-même en proie aux mêmes difficultés – la moitié de son parc nucléaire, vieillissant, est actuellement à l’arrêt pour cause de maintenance. Dans cette situation, la Suisse craint de ne pas pouvoir assurer l’approvisionnement en électricité de tous ses habitants. Si cela se révèle nécessaire, le gouvernement pourrait ordonner aux opérateurs de couper le courant durant quelques heures. Idem pour le gaz, qui sert à chauffer environ un ménage sur cinq en hiver: ne disposant elle-même d’aucun gisement exploitable, la Suisse dépend entièrement des importations, la moitié provenant de Russie. C’est donc un Noël pas comme les autres qui se profile à l’horizon. Les illuminations contribuent largement à «la magie de Noël» et réchauffent les cœurs alors que la nuit tombe tôt en cette période. Sans elles, les fêtes n’auront sans doute pas la même âme. C’est peut-être l’occasion de s’interroger sur sa propre consommation d’énergie tout au long de l’année, et de mettre en œuvre une utilisation plus raisonnée des équipements les plus énergivores.
Un Noël «basse consommation» et sans déchets
Malgré ce contexte particulier, il est possible de faire vivre la tradition tout en limitant son empreinte énergétique. Les guirlandes électriques pourront par exemple être remplacées par des bougies de toutes les couleurs, disséminées dans son logement. Deuxième point d’attention: l’indispensable sapin de Noël. Naturel ou artificiel? Les avis sont partagés quant à la solution la moins énergivore. En effet, la production d’un sapin artificiel, fabriqué à partir de dérivés de pétrole, consomme de l’énergie mais son empreinte carbone est rentabilisée si l’on conserve son sapin une vingtaine d’années. A contrario, le bilan carbone du sapin naturel est moindre (à condition qu’il provienne de Suisse) et il est théoriquement plus facile à recycler. En cas de doute, la solution idéale reste d’opter pour un sapin fait maison, fabriqué à partir de matériaux de récupération; le web regorge d’idées sur le sujet: de simples branches mortes ou divers morceaux de bois, reliés par une jolie cordelette, ou même un sapin en carton peuvent être du plus bel effet. Par ailleurs, on misera si possible sur des cadeaux immatériels pour limiter les déchets (chèque cadeau, place de concert ou de spectacle, abonnement, etc.). Enfin, si vous avez besoin de couvrir vos présents, initiez-vous au furoshiki, une pratique japonaise qui consiste à réaliser ses emballages avec de beaux tissus réutilisables à volonté. Ce Noël ne sera peut-être pas tout à fait comme les autres, mais le bonheur d’être avec ses proches et de leur faire plaisir restera quant à lui intact.