Multiforme, il se déclenche sans crier gare, n’est pas toujours facile à identifier ni à soigner, même son nom intrigue : le zona baigne sinon dans le mystère, du moins dans un environnement flou pour beaucoup d’entre nous. Tâchons d’y voir un peu plus clair.
Aux origines
Le zona, aussi appelé herpès zoster par le corps médical, est «tout simplement» une réactivation du virus de la varicelle. En effet, non content de nous avoir contaminé, généralement pendant l’enfance, le virus varicelle- zona abuse ensuite de notre hospitalité et file se réfugier dans les ganglions nerveux, où il sommeillera, pendant des décennies s’il le faut. Puis un beau jour, si l’occasion se présente, il sort de sa torpeur, prolifère, migre le long d’un réseau nerveux et refait surface bruyamment.
Les causes de déclenchement d’un zona
La première condition pour «faire» un zona est d’avoir eu la varicelle auparavant, ce qui est le cas de 98% de la population adulte ! Par conséquent, une personne sur trois ou quatre développera un zona au cours de sa vie. Les facteurs qui favoriseront le déclenchement de la maladie sont souvent en lien avec un terrain immunitaire affaibli: – l’âge : 2/3 des 30’000 personnes touchées par un zona en Suisse chaque année sont âgées de plus de 50 ans – la fatigue ou le stress prolongé – une maladie ou un traitement immunosuppresseur Mais dans une part non négligeable des cas, aucune cause évidente ne peut être pointée du doigt. Mentionnons encore qu’il n’y a pas de saison plus propice qu’une autre à l’apparition d’un zona.
Localisations et symptômes
Contrairement à la varicelle, les éruptions zostériennes apparaissent sur une zone réduite, autour du trajet d’un nerf. Elles peuvent se manifester presque partout sur le corps, avec une préférence pour la région du tronc (ventre, dos, poitrine). Les Romains utilisaient d’ailleurs le terme zona pour désigner une ceinture ou un ruban. Autre particularité, seul un côté du corps est affecté. Les lésions se présentent sous forme de taches rouges et de vésicules, qui sèchent après quelques jours, puis cicatrisent en moins d’un mois. S’agissant d’une atteinte nerveuse, les douleurs de type décharge électrique ou brûlure portent la véritable signature du zona. Elles peuvent être discrètes, presque comme des démangeaisons, ou au contraire épouvantablement lancinantes, rendant le quotidien insupportable. Dans un certain nombre de cas, ces douleurs persistent longtemps après la disparition des lésions : on parle alors de névralgie post-zostérienne, une complication handicapante qui concerne environ un malade du zona sur six ou sept.
Traiter le zona
Le traitement du zona repose en priorité sur la gestion de la douleur, qui, lorsqu’elle est intense, peut nécessiter l’utilisation de morphine ! L’autre axe vise à entraver la multiplication des virus en prescrivant un médicament antiviral. Un traitement antiviral initié dans les 72 heures suivant l’éruption semble apporter une légère amélioration des douleurs, accélérer un peu la guérison, tout en limitant les complications dans une certaine mesure. En résumé, l’évolution du zona est spontanément favorable dans la majorité des cas, mais si des complications surviennent, l’arsenal thérapeutique à disposition ne donne pas toujours les résultats escomptés. Dans ce contexte, la vaccination reste une fois de plus le moyen le plus efficace d’échapper aux désagréments, parfois majeurs, du zona.
Varicelle-zona : un virus – deux vaccins
Pourquoi existe-t-il un vaccin contre la varicelle et un autre vaccin contre le zona, alors que ces deux maladies sont provoquées par le même et unique virus ? En fait pendant longtemps, les deux vaccins avaient la même composition, mais celui contre le zona était dix fois plus concentré puisque destiné à des adultes. L’efficacité de ce dernier n’apportait pas toute satisfaction, notamment en termes de durabilité et de protection des plus âgés. Mais depuis 2021, un nouveau vaccin (Shingrix®) contre le zona est disponible en Suisse. Il ne contient plus le virus vivant comme ses prédécesseurs, mais uniquement la protéine responsable de la réaction immunitaire. Cette technologie dite sous-unitaire présente de nombreux avantages, dont une efficacité convaincante (>90%!) et durable, quel que soit l’âge du patient. Pour ces raisons, l’Office Fédéral de la Santé Publique recommande la vaccination avec Shingrix® aux personnes en bonne santé dès l’âge de 65 ans. Shingrix® est pris en charge par l’assurance de base.
Vaccination contre le zona chez Pharmacie Populaire
Le zona est une maladie pénible, aux complications loin d’être anodines. L’occurrence élevée de cette affection chez les seniors représente en outre une charge importante pour la collectivité. L’arrivée d’un nouveau vaccin à l’effet protecteur remarquable et persistant (Shingrix®) a conduit les autorités sanitaires suisses à recommander à toute personne de plus de 65 ans de se faire vacciner contre le zona. Le schéma vaccinal consiste en une dose initiale, suivie d’une seconde dose deux (à six) mois plus tard. Les pharmaciens de Pharmacie Populaire sont à disposition pour administrer le vaccin ou pour plus de renseignements.