Vie privée, travail, apprentissage, loisirs, les écrans sont devenus les compagnons inséparables de nos yeux. Les couples yeux-écrans ne se quittent plus, ils passent ensemble en moyenne plus de quatre heures par jour, et même plus de huit heures pour un quart d’entre eux ! Dans ces conditions, les dommages collatéraux sont inévitables.
Les symptômes de la fatigue oculaire numérique
L’usage excessif des écrans est à l’origine de toute une série de problèmes ophtalmologiques. Le syndrome de la vision informatique, aussi appelé syndrome de déficience numérique, peut toucher tout le monde, même les personnes dotées d’une excellent vue. Il se manifeste par un ou plusieurs des symptômes suivants :
• yeux secs
• fatigue visuelle, vision floue (pouvant entraîner des vertiges)
• sensibilité à la lumière
• irritation des yeux, picotement, yeux rouges
• larmoiement
• douleurs dans les paupières.
A la source
Les mécanismes par lesquels la consultation prolongée d’écrans endommage l’œil sont bien identifiés. Il est avant tout question de clignements de paupières. Face à un écran, nos yeux sont tellement sollicités et concentrés qu’ils ne clignent qu’une fois toutes les 15 à 20 secondes environ (faites l’expérience, essayez de rester volontairement 20 secondes sans fermer les yeux !). Une cadence notoirement insuffisante pour éviter l’évaporation du film lacrymal et stimuler convenablement les glandes productrices de larmes. Il n’en faut pas plus pour que les yeux s’assèchent et que l’inconfort s’installe. D’autres part, des facteurs tels que les écrans trop petits, trop proches des yeux, trop ou pas assez lumineux, mettent eux aussi à mal l’organe de la vue en le sollicitant plus que de raison. Hormis les problèmes engendrés à la surface de l’œil, l’abus d’écran serait en mesure d’entraîner une déformation des structures internes du globe oculaire, expliquant l’épidémie de myopie qui gagne en ce moment les pays industrialisés. Enfin, un risque accru de dégénérescence maculaire (DMLA) lié à l’exposition chronique de la rétine à la lumière bleue des écrans n’est pas non plus exclu.
Comment ménager ses yeux ?
La solution qui saute aux yeux consiste à réduire le temps passé devant les écrans. Oui, c’est possible ! A commencer par réaliser ce que représentent quatre heures d’écran quotidiennes : au bout de vingt ans, c’est l’équivalent de trois ans et demi devant un écran, jour et nuit non-stop ! Tout ou une partie de ce temps ne serait- il pas mieux employé à effectuer d’autres activités, culturelles, musicales, sportives, sociales ? Ou à dormir ? A chacun de ré- fléchir à cette question et d’y apporter sa réponse personnelle. Un objectif zéro écran n’est cependant pas réaliste. Ni souhaitable du reste, compte tenu de toutes les avancées et commodités procurées par les nouvelles technologies. Gérer un quota incompressible d’activités virtuelles sera dès lors l’enjeu parallèle. En accordant une attention particulière aux symptômes de stress oculaire décrits ci-dessus et en prenant toutes les précautions pour éviter leur apparition. Voici quelques pistes :
• Stimuler la sécrétion lacrymale en s’obligeant à cligner des paupières chaque cinq à dix secondes.
• Faire une courte pause toutes les dix minutes au moins.
• Ne pas constamment fixer l’écran, porter régulièrement son regard au loin.
• Se tenir au minimum à 50cm de l’écran.
• Se positionner légèrement au-dessus de l’écran de façon à le regarder de haut en bas.
• Régler la luminosité de l’écran, le contraste et la taille du texte. Mais aussi la température et la lumière dans la pièce de travail.