Comme à l’accoutumée, l’échinacée se retrouve en tête d’affiche des acteurs de la prévention hivernale. Faisons plus ample connaissance avec cette espèce rustique réputée pour ses bienfaits sur le système immunitaire.
Portrait
L’échinacée appartient à une famille de plantes médicinales utilisées depuis les temps immémoriaux pour leurs vertus thérapeutiques. Des archives du 19e siècle révèlent que c’était déjà à l’époque le phyto- médicament le plus vendu aux Etats- Unis. Originaire d’Amérique du Nord, elle a des faux airs de marguerite, et fait montre d’une robustesse peu commune. D’ailleurs, on ne lui connaît ni ennemi, ni maladie qui puisse l’affecter. Parmi la dizaine de variétés recensées, c’est principalement l’échinacée pourpre (Echinacea purpurea), aussi connue sous le nom de rudbeckie pourpre, que l’on cultive aujourd’hui à des fins pharmaceutiques. La totalité de la plante, de la racine aux sommités fleuries entre dans la composition des remèdes à base d’échinacée.
Des principes actifs identifiés
Les principes actifs qui semblent être à l’origine des propriétés immunostimulantes de l’échinacée pourpre ont été identifiés. Sans entrer dans trop de détails complexes, ces composants ont démontré dans des essais une stimulation de l’activité des granulocytes et des monocytes, deux types de globules blancs essentiels à l’élimination des microbes. Une activité antivirale directe de l’échinacée a aussi pu être mesurée lors d’études sur des cultures de cellules, mais n’a pas pu être confirmée sur l’être humain. On se souvient aussi qu’un article sur l’efficacité in vitro de l’échinacée sur le coronavirus, publié au début de l’épidémie dans le très sérieux Virology Journal, avait suscité des espoirs irréalistes, au point de provoquer des ruptures de stock d’EchinaforceR dans les pharmacies.
Quand et comment utiliser l’échinacée
En prenant de l’échinacée, on cherche à faire en sorte que notre système de défense soit sur le qui-vive et réagisse énergiquement en cas d’attaque de microbes. Le mois de novembre est idéal pour démarrer un traitement préventif afin d’être prêt à affronter les pathologies hivernales. Important : après un à deux mois maximum, le système immunitaire est en état d’alerte maximale et ne doit plus être stimulé, sous peine d’effets secondaires (voir ci-après) et d’épuisement de la réponse. L’utilisation d’échinacée présente un intérêt non seulement pour la prévention, mais aussi lorsque les symptômes du refroidissement se sont déjà déclarés : une réduction de la durée et de la sévérité des manifestations a été documentée dans une récente étude. Le mode de consommation traditionnel de l’échinacée sous forme d’infusion de racines a été supplanté par des présentations plus pratiques, en particulier des comprimés ou des solutions buvables contenant des extraits de plantes fraîchement cueillies. Ce dernier point a toute son importance lorsque l’on sait qu’une bonne partie des principes actifs de l’échinacée est détruite lors du séchage. Voilà pourquoi la maîtrise du procédé de fabrication est cruciale. Pour la même raison, la consommation de tisane d’échinacée en sachet ne présente pas d’intérêt.
Au naturel, mais pas sans précautions
Qu’il soit d’origine naturelle ou pas, un remède efficace a forcément des effets indésirables et des contre-indications. Du fait de son action sur l’immunité, l’échinacée ne devrait pas être administrée à des personnes qui souffrent de maladies immunitaires ou de troubles de la fonction sanguine. La prudence est aussi de mise en cas de terrain fortement allergique. Dans la même logique, l’échinacée pourrait interférer avec des médicaments immunosuppresseurs, dont font partie la cortisone ou les nouveaux traitements à base d’anticorps contre la sclérose en plaque ou la polyarthrite rhumatoïde, entre autres. En cas de doute, demandez l’avis de votre pharmacien avant de débuter une cure.
Les autres acteurs du système immunitaire
La complexité des processus immunitaires exige la participation d’un grand nombre d’intervenants. On pense d’emblée aux vitamines C et D, et aux minéraux zinc et sélénium. En revanche, ou oublie souvent le rôle décisif de la flore intestinale, alors que 70% des cellules immunitaires se situent dans le système digestif ! A côté de ces acteurs principaux, le bon fonctionnement de l’immunité nécessite en réalité l’apport de nombreux autres nutriments, acides gras, protéines, glucides, etc., que seule une alimentation saine et équilibrée peut procurer.