Le calendrier vaccinal évolue d’année en année. Il s’adapte aux nouvelles connaissances, aux nouveaux vaccins, à l’évolution de la situation épidémiologique. Jusqu’à la fin de l’adolescence, l’application du plan de vaccination est entre les mains des pédiatres. A l’âge adulte, les autres médecins prennent le relais, et dorénavant aussi, les pharmaciens.
Qui décide combien de doses sont nécessaires ?
C’est au cours des premières phases de développement d’un nouveau vaccin, après s’être assuré de sa sécurité, que la réponse immunitaire est étudiée. Il s’agit d’abord de mesurer, chez quelques dizaines de volontaires auxquels on aura injecté le vaccin, la quantité d’anticorps générés. Une fois la dose adéquate de vaccin déterminée, c’est au tour de la persistance des anticorps dans l’organisme d’être analysée, ce auprès d’un nombre croissant de volontaires et durant plusieurs mois. Sur la base de ces données, un schéma d’administration pourra être défini. Ensuite, dans une troisième phase d’essais, on observera à large échelle et sur une longue durée le taux de protection réel de ce schéma contre la maladie, et on l’adaptera encore si nécessaire.
Intégration dans le plan de vaccination suisse
Une fois les multiples phases de développement du vaccin accomplies, la route est encore longue avant d’accéder au Saint des saints : le plan vaccinal suisse. Ce dernier est en effet élaboré et régulièrement mis à jour par la Commission fédérale pour les vaccinations, l’Office fédéral de la santé publique et Swissmedic. Avant de prendre une décision, les experts de ces structures procèdent à une évaluation aussi stricte que méthodique de chaque vaccin, en tenant compte des connaissances les plus récentes. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte, l’efficacité et la sécurité bien sûr, mais aussi des aspects économiques, juridiques, logistiques, épidémiologiques, éthiques, etc. Dès lors que tous les voyants sont au vert, la Commission recommande alors officiellement la vaccination. On distingue trois catégories :
- Les vaccinations de base : essentielles pour la santé individuelle et publique
- Les vaccinations complémentaires : elles offrent une protection individuelle avérée contre des risques clairement définis
- Les vaccinations destinées aux groupes à risques : visent diverses populations particulièrement vulnérables
- De façon générale, l’assurance obligatoire rembourse les vaccinations recommandées dans le plan de vaccination.
Les vaccins de demain
Les innovations dans le domaine de la vaccination occupent des milliers d’équipes de recherche tout autour de la planète. Certaines tentent de développer des vaccins contre de nouvelles maladies, d’autres contre «d’anciennes» maladies qui attendent désespérément une solution, à l’exemple du paludisme. Mais les virus et les bactéries ne sont plus les seules cibles, et on espère désormais pouvoir créer des vaccins qui préviennent directement des maladies comme le cancer ou les allergies. La science se penche aussi activement sur les vaccins actuels, leur sécurité et leur efficacité bien sûr, mais pas seulement : de nouveaux modes d’administration (patch, voie orale, spray nasal, etc.) sont envisagés afin d’éviter les injections, de nouvelles méthodes de production, des conditions de stockage (par ex. à température ambiante) qui faciliteraient le transport et les manipulations.