Bénins dans la plupart des cas, mais franchement désagréables, les maux de gorge font partie des affections les plus courantes, surtout pendant les saisons froides ou lorsque les changements de température se font brusques. Qu’il s’agisse d’une simple irritation passagère ou du symptôme d’une infection plus sérieuse, comprendre l’origine et savoir les traiter efficacement est essentiel pour retrouver rapidement son confort.
Un mal de gorge peut en cacher un autre
Angine rouge, angine blanche, laryngite, trachéite, pharyngite, il règne une certaine confusion, dans les dénominations des différentes inflammations de la gorge. Même le milieu médical ne parle pas d’une seule voix et les désignations varient sensiblement d’un pays à l’autre. «Angine» est un vocable compris de tout un chacun pour définir une inflammation du pharynx et/ou des amygdales. Anatomiquement, le pharynx comprend la surface au fond de la bouche, depuis la sortie des fosses nasales jusqu’au début de l’œsophage. Donc le terme pharyngite peut logiquement être utilisé comme synonyme médical d’angine. Si ce sont principalement les amygdales qui sont enflammées, le médecin rigoureux parlera d’amygdalite. En résumé, inutile de se prendre la tête, angine, amygdalite ou pharyngite peuvent être utilisés indifféremment sans que cela ne porte véritablement à conséquence! Sauf au Canada, où «angine» désigne exclusivement une maladie cardiaque, l’angine de poitrine… La laryngite quant à elle est une problématique distincte. Le larynx est en effet situé plus bas dans la gorge et se compose de la glotte et des cordes vocales. Son inflammation provoque une extinction de voix si les cordes vocales sont touchées. Chez le petit enfant, l’étroitesse du larynx conduit à une gêne respiratoire, dont l’intensité peut être source de panique. C’est le célèbre «faux croup». Quand les virus poursuivent leur chemin sous le larynx et atteignent la trachée, ils provoquent ce qu’on appelle une trachéite. Les symptômes sont alors principalement de la toux.
Pourquoi tant de peine ?
Afin qu’elle puisse remplir ses fonctions stratégiques, la région de la bouche a été dotée par la nature d’une multitude de récepteurs sensoriels : au toucher, à la température, aux différents goûts et odeurs, à la douleur. En plus d’être nombreux, ces récepteurs sont particulièrement sensibles et réactifs. Or quand des tissus sont enflammés, ils compriment les nerfs alentours, déclenchant une réponse d’autant plus douloureuse que les tissus sont fortement innervés comme c’est le cas dans la région de la gorge. Qui plus est, une compression supplémentaire intervient à chaque déglutition, ce qui rend l’inflammation de la gorge aussi difficile à supporter.
Les fauteurs de troubles
Dans l’immense majorité des cas, la gorge s’enflamme en réponse à l’attaque d’un des nombreux types de virus des voies respiratoires. Il en existe des centaines, et les identifier ne présente pas d’intérêt thérapeutique. Sauf éventuellement dans le cas du Covid, qui débute souvent par un mal de gorge. En pareille situation, il est conseillé aux personnes à risque d’effectuer un autotest de dépistage. La mononucléose est une autre maladie virale provoquant des maux de gorge aigus, à laquelle sont confrontés en majorité des adolescents et des jeunes adultes. Lorsque ce n’est pas un virus, on se trouve en principe en présence d’une bactérie nommée streptocoque. Elle touche de façon prépondérante les enfants entre 3 et 14 ans, chez qui une angine à streptocoques peut être un symptôme de la scarlatine, affection hautement contagieuse. A noter que même en cas d’angine infectée, les antibiotiques ne sont désormais plus prescrits d’office, mais uniquement en fonction de la gravité du tableau clinique. En cas de persistance du problème, il faut envisager d’autres sources d’irritation de la gorge, telles qu’allergies, mycoses, tabagisme, air sec (chauffage), corps étranger (os, arête), surmenage vocal. Il importe en tout cas de ne pas laisser traîner plusieurs semaines un mal de gorge et consulter un spécialiste pour exclure d’autres maladies potentiellement plus graves.
Les solutions pour soulager un mal de gorge
Etant donné que les angines guérissent spontanément en quelques jours, un traitement symptomatique a pour principal objectif d’améliorer le confort du patient, car les douleurs peuvent être particulièrement intenses. Dans ce cas, la prise d’un anti-inflammatoire tel que l’ibuprofène, associé à du paracétamol, peut être envisagée pour une brève période. Sinon, les traditionnels sprays, gargarismes et pastilles à sucer soulagent de manière ciblée les inflammations buccales et pharyngées. Ils contiennent généralement un analgésique, un désinfectant et/ou un anesthésique local. En plus des principes actifs, le seul fait de sucer un comprimé stimule la sécrétion salivaire, ce qui va apporter un réconfort supplémentaire en humidifiant les muqueuses. Le choix ne manque pas non plus du côté des formules naturelles: huiles essentielles de tea-tree, d’eucalyptus, de pin, de thym, tisanes de guimauve ou de camomille, inhalations, gargarismes à la sauge, votre pharmacien saura trouver une solution sur mesure !