De plus en plus de personnes, enfants comme adultes, sont touchées par des réactions d’hypersensibilité. La plupart des symptômes restent modérés, mais l’évolution vers des pathologies nécessitant une prise en charge médicale n’est pas rare non plus. Plusieurs stratégies peuvent être adoptées pour prévenir l’apparition des allergies ou en diminuer les effets.
Avant tout, identifier les causes
Déterminer l’origine d’une surréaction immunitaire est une première étape indispensable à la mise en place des bonnes mesures préventives. Même si on peut en théorie être allergique à quasiment tout, les aller- gènes les plus fréquemment impliqués sont :
- les pollens
- divers aliments
- les acariens, les poils d’animaux et les moisissures
- certains produits chimiques et médicaments
- le venin d’insecte
En cas de doute ou de symptômes persistants, il ne faut pas hésiter à consulter un allergologue. Celui-ci sera en mesure de confirmer ou infirmer la présence d’une allergie grâce à des examens cliniques et des tests cutanés ou sanguins ; pour le cas échéant identifier formellement le déclencheur.
Eviter l’ennemi
La réduction ou, idéalement, la suppression de l’exposition aux allergènes est le principe fondamental de la prévention des allergies.
- Si vous êtes allergique aux pollens : pendant la saison des pollens, gardez les fenêtres fermées dans votre maison et votre voiture. Si possible, évitez les sorties en plein air lors des pics de pollen. Lavez-vous les cheveux après être allé dehors, ne laissez pas les vêtements dans votre chambre à coucher.
- Si vous êtes allergique aux poils d’animaux, évitez bien sûr d’en avoir un chez vous. Si c’est déjà le cas, restreignez l’accès à certaines parties de l’habitat. Lavez régulière- ment l’animal.
- Si vous êtes allergique aux acariens : utilisez des housses anti-acariens pour vos matelas et oreillers, et lavez vos draps et couvertures régulièrement à une température supérieure à 60°C pour tuer les aca- riens. Un aspirateur équipé d’un filtre HEPA est également recommandé pour éliminer les allergènes dans les tapis et les meubles.
-Si vous êtes allergique aux moisissures : vérifiez l’humidité dans votre maison et assurez-vous qu’il n’y a pas de moisissures visibles. Utilisez un déshumidificateur et nettoyez régulièrement les zones susceptibles d’être touchées (salles de bain, sous- sols, etc.).
Le cas des allergies alimentaires
L’importance des répercussions d’une allergie alimentaire sur la qualité de vie justifie que l’on s’intéresse de près à la question ! Et le plus tôt sera le mieux, dans l’idéal dès la naissance étant donné que l’allaitement pendant les six premiers mois est reconnu pour réduire les risques ultérieurs d’allergie. Ensuite, au moment de la diversification alimentaire, et à l’inverse des recommandations qui prévalaient jusqu’à encore tout récemment, il semblerait utile pour la prévention des allergies d’introduire dès que possible les aliments à risque, tels que le poisson, les œufs ou les arachides. Une fois l’allergie alimentaire installée, il est en effet difficile de s’en débarrasser, et seul un régime strict d’exclusion de l’ingrédient incriminé permet de se prémunir des conséquences sévères, et même parfois mortelles.
Désensibiliser
La désensibilisation, ou immunothérapie allergénique, consiste à essayer d’habituer lentement le système immunitaire à la substance auquel un individu est allergique en lui administrant des doses croissantes de l’allergène. C’est le seul moyen de s’attaquer durablement à la cause du problème. Le traitement a lieu sous supervision médicale et se prolonge sur plusieurs années, entre trois et cinq. On utilise principalement la voie sous-cutanée et la voie sublinguale, chacune ayant ses avantages et inconvénients sur le plan de l’efficacité, de la sécurité, ou du confort. Les perspectives de réussite d’une désensibilisation dépendent du type d’aller- gie, elles sont assez satisfaisantes contre les allergies aux venins de guêpes et d’abeilles, ainsi que les mono-allergies aux pollens. Le bilan est plus mitigé en cas d’allergie multiple.
Remise simplifiée en pharmacie de médicaments antiallergiques : pratique et économique !
Le législateur a émis le souhait depuis maintenant plusieurs années de mieux utiliser le réseau de proximité des pharmaciens et leurs compétences professionnelles. Les patients bénéficient de la sorte d’un accès direct à un certain nombre de médicaments classés en «liste B», c’est à dire théoriquement soumis à prescription. Voici quelques exemples de traitements de la conjonctivite et de la rhinite allergique saisonnière pour lesquels il n’est plus nécessaire de déranger son médecin «juste pour obtenir une ordonnance » : Dymista® spray nasal, Mométasone (Na- sonex® et génériques), Nasacort® spray nasal, Fluticasone® spray nasal, Opatanol® collyre, Zabak® collyre, Bilastine (Bilaxten® et génériques), Cétirizine (Zyrtec® et génériques), Desloratadine (Aerius® et génériques), Lévocétirizine (Xyzal® et génériques). Remarque : la remise en pharmacie de médicaments antiallergiques soumis à ordonnance n’est bien sûr pas «automatique», elle répond à un cadre précis, est documentée, et la durée du traitement limitée à un mois.