1er octobre: Journée internationale des personnes âgées. Depuis 1991, début de mise en place par l’ONU de leurs droits, et 2002 où la question du vieillissement a passé une autre étape, un papy-boom se rapproche vite et oblige à des décisions majeures.Dans un contexte où l’espérance de vie n’a cessé de croître depuis un demi-siècle, nous sommes tous conscients de l’importance et de l’urgence de dépasser la dimension basique de soins et de dignité due à tous nos aînés. Qu’en est-il donc des impératifs humains et sociaux liés à la vie économique et aux rôles actifs réclamés? Mais aussi que retenir des applications concrètes culturelles et éthiques du «bien vivre ensemble» dans un environnement si complexe et incertain?
Papy-boom: changer de vision et de moyens
La Suisse se prépare à un tsunami sociodémographique avec l’explosion du nombre de personnes âgées à l’horizon 2040. Les projections de l’Office fédéral de la statistique anticipent une augmentation considérable à tous les niveaux. A la fois en termes quantitatifs et vis-à-vis de la pyramide des âges: si aujourd’hui la Suisse recense environ 1500 centenaires, c’est un chiffre impressionnant qui est estimé pour 2050… autour de 50’000! Mais tous les cantons ne seront pas impactés de la même façon, car il faut tenir compte d’un paramètre majeur: la dynamique des flux migratoires des cantons urbains, surtout romands comme Fribourg, Genève et Vaud. La société suisse est ainsi confrontée à un double défi. D’une part, s’assurer du futur bien-être des «ultra-vieux» à venir et d’autre part, veiller à apporter des réponses satisfaisantes aux revendications de participation sociale et citoyenne, plus une valorisation inter-générationnelle des autres seniors. Des décisions cruciales facilitant la mixité sociale sont donc à prendre…
Un point sur les droits actuels des personnes âgées
Il existe deux grands axes à leurs droits: la «vulnérabilité» et la «dignité». La santé englobe cette double notion. La disparité de gestion des cantons rend malheureusement l’application compliquée. Concernant les frais de soins, ils sont jusqu’ici répartis entre bénéficiaires, caisses maladie et État. Mais certains cantons, parmi les romands, encouragent fortement le maintien à domicile au point de ne demander aucune quote-part aux seniors. La Constitution fédérale suisse s’appuie, entre autres, sur le vaste fonds de jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l’Homme et veille au mieux à l’information de tous dans ce dédale juridique. Car, trop souvent, les personnes âgées et leur entourage n’ont aucune connaissance de leurs droits. Pour pallier cette lacune, vous pouvez télécharger le guide pratique des droits fondamentaux, réalisé par le Centre suisse de compétence pour les droits humains (www.skmr.ch).
Et demain, quelle place dans une société en mutation?
Revalorisation des retraites, lutte contre les discriminations d’âges et les risques de pauvreté qui les accompagnent, adaptations des logements pour favoriser longtemps le maintien chez soi, politiques d’accessibilités diverses, incitation à plus de solidarité générationnelle, initiatives favorisant la transmission de compétences avec des jeunes et implication dans le tissu économique, social et communautaire de chaque canton, etc. Ce ne sont là que quelques-uns des objectifs élémentaires pour lesquels militent diverses associations suisses. Il s’agit, à travers ces demandes légitimes, de maintenir l’implication des seniors dans leur lieu de vie, de leur permettre d’y être utile durablement et de peser concrètement dans un quotidien social et politique. Ces décisions maintiendront un niveau de bien-être par un ancrage cohérent avec leur longévité en bonne santé. C’est ici le cœur du défi auquel la Suisse et tous les pays industriels sont confrontés.