Bien qu’un « petit digestif » nous soit parfois proposé en fi n de repas, alcool et digestion ne font en réalité que rarement bon ménage.
Les vomissements forment la pointe de l’iceberg des désordres gastro-intestinaux inhérents à l’abus d’alcool. Ce dernier incommode en fait la totalité des organes du système digestif.
De quelles quantités d’alcool est-il question ?
Dans le cas d’une consommation régulière (quotidienne) d’alcool, des dégâts digestifs, entre autres, apparaissent dès 20 grammes d’alcool pur par jour, ce qui correspond à environ 2 dl de vin, 5 dl de bière, ou 0,6 dl de whisky. Si l’excès est occasionnel, des effets toxiques immédiats se produisent dès 40 grammes d’alcool, c’est-à-dire 4 dl de vin ou 1 litre de bière.
Ces « recommandations » ne concernent évidemment pas les nombreuses situations où l’abstinence totale s’impose : grossesse, allaitement, conduite de véhicules, enfants et adolescents, prise de certains médicaments, maladies, etc.
Effets de l’alcool sur le système digestif
Dès son ingestion, l’alcool irrite chimiquement les muqueuses de l’oesophage, de l’estomac et des intestins. Il se diffuse ensuite rapidement dans le sang, puis dans tous les organes, en particulier le cerveau. L’alcool est ensuite éliminé en majeure partie par le foie, qui le transforme dans un premier temps en acétaldéhyde. Cette substance très toxique pour l’organisme est la principale responsable des nausées et des vomissements. L’acétaldéhyde intervient aussi dans l’apparition de la cirrhose, une maladie qui mène à une destruction souvent irréversible du foie.
Le pancréas est également une victime des effets toxiques de l’alcool. L’inflammation de cet organe essentiel à la digestion induit de fortes perturbations digestives, telles que nausées, vomissements, douleurs intenses, fl atulences. Les probabilités de cancer s’accroissent.
Dès son ingestion, l’alcool agresse chimiquement l’oesophage.
Lendemains d’ivresse
Le corps nécessite environ 3 heures pour éliminer l’alcool contenu dans un demi litre de bière. Ni le café, ni l’exercice, ni aucune autre méthode ne permettent d’aller plus vite ! En attendant, des comprimés à base de dompéridone stabiliseront vos intestins et des infusions de menthe, mélisse et basilic éteindront les dernières fl ammes de vos estomacs. Par contre, le paracétamol n’est pas adéquat car il surcharge encore davantage le foie ; l’association alcool+paracétamol peut provoquer de graves lésions hépatiques. L’aspirine n’est pas plus recommandable, d’une part parce qu’elle peut irriter l’estomac et d’autre part parce qu’elle accélère l’absorption d’alcool dans le sang !
Denis KÖSTENBAUM/Pharmacie Populaire