Aussi vrai qu’un triangle a trois côtés ou que la terre est ronde, le pharmacien est le spécialiste du médicament. Alors que les deux premières évidences sont acquises de longue date, ce n’est que récemment que le pharmacien a été officiellement habilité à «prescrire» des médicaments soumis à ordonnance. Une évolution qui bénéficie à l’ensemble du système de santé.
Les catégories de médicaments
Avant d’être autorisé en Suisse un médicament doit satisfaire à d’innombrables exigences, de qualité, de sécurité, d’efficacité. Son mode de distribution est ensuite décidé sur fond de rapport bénéfice-risque. Les médicaments des catégories A et B nécessitent une ordonnance médicale, la catégorie C a été supprimée, la catégorie D peut être délivrée sans ordonnance en pharmacie et en droguerie, accompagnée d’un conseil spécialisé. Les médicaments de la liste E sont en vente libre dans tout commerce. Certains produits sont vendus comme «dispositifs médicaux» (autotests, sprays d’eau de mer, etc.) et ne sont pas soumis à une autorisation officielle de Swissmedic, qui surveille néanmoins après coup si les normes techniques et internationales sont respectées. Les «compléments alimentaires» (vitamines, probiotiques, etc.) quant à eux ne sont pas considérés comme des médicaments et suivent, comme leur nom l’indique, le droit alimentaire.
Un petit pas pour le pharmacien, un grand bond pour ses clients
Curieusement, ni les médias, ni le monde médical ou celui des assurances ne se sont fait écho de ce que l’on peut considérer comme une petite révolution. En effet, la révision de la loi sur les produits thérapeutiques autorise désormais les pharmaciens à remettre directement à leurs clients des médicaments sur ordonnance, selon une liste officielle. Cette nouvelle prestation est évidemment encadrée par des conditions strictes. Ainsi, la remise doit être effectuée par le pharmacien en personne, en présence du patient, et à la suite d’un processus de triage professionnel. Des restrictions de durée, de taille d’emballage, ou encore d’âge complètent le dispositif. Mais ce qu’il faut retenir au final, ce sont les bénéfices que cet élargissement des compétences du pharmacien (mais aussi de ses responsabilités) apporte au public. Voici pourquoi :
Avantages de la remise facilitée
- Efficacité : Les nouvelles prérogatives du pharmacien étendent sensiblement son champ d’action. Dans de nombreuses situations simples, il fallait auparavant solliciter le médecin juste pour obtenir une ordonnance. Ces cas peuvent désormais être résolus directement à la pharmacie.
- Gain de temps : La procédure simplifiée permet de démarrer immédiatement le traitement.
- Gain d’argent : Pharmacie Populaire ne facture que CHF 7.50 pour une remise directe de médicaments sur ordonnance par le pharmacien.
- Solution (partielle) aux pénuries de médicaments : Depuis plusieurs mois, les équipes des pharmacies dépensent beaucoup d’énergie et de temps à chercher des alternatives aux traitements en rupture de stock. Avoir accès à des solutions subsidiaires, sans déranger le médecin, est plus que bienvenu.
- Solution (partielle) à l’engorgement des urgences et des cabinets : Davantage de cas simples traités directement en pharmacie réduisent les consultations superflues chez le médecin ou à l’hôpital.
En attendant la prochaine étape
La délivrance directe par le pharmacien de médicaments soumis à ordonnance n’est à ce jour pas remboursé par l’assurance-maladie. Les frais sont modérés, mais ils sont à la charge du patient. Il en va de même pour une autre prestation du pharmacien, plébiscitée par la population : la vaccination. Un état de fait difficilement compréhensible, tant les avantages et les économies potentielles sont évidentes. Mais les lignes commencent à bouger, et il est à souhaiter que des décisions en ce sens soient prises prochainement par les autorités. D’ailleurs, sans attendre l’aval du législateur, certaines assurances ont compris l’intérêt de ces prestations en pharmacie et acceptent d’entrer en matière pour un remboursement.
Exemple : médicaments sur ordonnance contre le rhume des foins
Pour vous, printemps rime avec éternuement. Heureusement, l’an passé, votre médecin a trouvé la formule magique : un comprimé antiallergique associé à un spray nasal contenant un corticoïde vous permettent de vivre presque normalement pendant la saison des pollens. Vous commencez en ce moment à sentir les premiers symptômes mais n’avez plus d’ordonnance valable. Comme vous avez choisi une franchise élevée, les médicaments et la consultation médicale seront à votre charge.
L’alternative à la consultation médicale se nomme «Remise simplifiée par le pharmacien de médicaments sur ordonnance». Il suffit pour cela de vous rendre dans la Pharmacie Populaire la plus proche, sans rendez-vous, et d’expliquer votre situation. Le pharmacien procédera aux vérifications professionnelles d’usage et si toutes les conditions sont remplies, vous ressortirez de la pharmacie quelques instants plus tard avec votre traitement antiallergique.
Une prestation rapide, abordable et pratique!