Désagréable, mais utile, la douleur sert de signal d’alarme et indique au corps un dysfonctionnement. Il faut cependant faire attention lorsque l’on se soigne en automédication en cas de mal de tête ou de courbatures, car les antidouleurs ont des contre-indications.
La Doctoresse Valérie Piguet, médecin adjointe au Centre multidisciplinaire de la douleur, service de pharmacologie et toxicologie cliniques des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) répond à nos questions sur la douleur.
La douleur a toujours une utilité pour le corps humain.
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VRAI & FAUX
[/label] C’est vrai lorsqu’il s’agit d’une douleur aiguë, due à une lésion des tissus ou d’un nerf. Véritable signal d’alarme, elle indique la présence d’une blessure ou d’une maladie. Elle force aussi à s’immobiliser, comme suite à la fracture d’un os, ou à arrêter son geste, lors d’une coupure ou d’une brûlure de la peau. En revanche, les douleurs chroniques, qui persistent même après la guérison, n’ont plus d’utilité d’alarme.
Chaque individu ressent la douleur de la même manière et à la même intensité.
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FAUX
[/label] Le corps détecte la douleur grâce à des terminaisons nerveuses, puis transmet ce signal jusqu’au cerveau par la moelle épinière. Dans le cerveau, la douleur active différents centres somatosensoriels, mais aussi émotionnels. Sa perception peut être infl uencée par les souvenirs d’anciennes douleurs, mais également par des émotions comme la peur, la colère ou la tristesse. Le ressenti peut donc être plus ou moins pénible selon l’individu.
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FAUX
[/label] En cas de douleur chronique au bas du dos, il faut éviter de bouger et rester au lit.
Il n’y a pas de risque d’aggraver une lombalgie chronique en bougeant, et rien ne sert donc de rester alité. En réalité, le corps ressent les douleurs chroniques à cause de modifi cations survenues au niveau de la moelle et du cerveau, alors même que la lésion est guérie !
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VRAI
[/label] Le traitement des douleurs chroniques comprend un accompagnement psychothérapeutique.
Les patients atteints de douleurs chroniques suivent des séances de physiothérapie, mais peuvent également être accompagnées par un psychothérapeute. Agir sur l’humeur permet de moins se laisser envahir par la douleur, et de ne pas devenir dépressif. Attention, cela ne veut pas dire que la douleur chronique est dans la tête, mais plutôt que la douleur et les émotions sont intimement liées. L’inquiétude peut augmenter la douleur, alors que celle-ci peut atteindre le moral.
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VRAI
[/label] En automédication, il faut limiter à 2 à 3 jours maximum la prise d’antidouleurs.
Sans effets satisfaisants des médicaments, ou si le mal persiste après 2 à 3 jours, il est conseillé de consulter un médecin.
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VRAI
[/label] Il y a des posologies précises à respecter lorsqu’on prend du paracétamol.
Même si l’usage des antidouleurs s’est banalisé, il faut bien lire les notices ! Les doses maximales pour la prise de paracétamol doivent être respectées, car les effets secondaires peuvent être dangereux pour la santé.
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FAUX
[/label] Lorsque je demande un médicament contre la grippe à mon pharmacien, il n’est pas utile de lui signaler que je prends déjà du paracétamol en automédication.
Les médicaments contre la grippe contiennent souvent aussi du paracétamol. Il est donc important de préciser à son pharmacien les médicaments que l’on utilise déjà, pour éviter les doublons. Bien lire les notices permet de ne pas dépasser les doses maximales. Attention en hiver en particulier, car on a tendance à s’administrer différents remèdes en même temps…
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VRAI
[/label] Après la prise de paracétamol, il faut éviter de boire de l’alcool.
Avant de prendre un antidouleur, il faut s’informer des risques d’interaction. Mélanger de l’alcool et du paracétamol peut par exemple être nocif pour le foie.
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FAUX
[/label] Si on prend des anti-infl ammatoires, il faut éviter de boire de l’eau.
Au contraire, il faut bien s’hydrater pour éviter des problèmes aux reins. Ces médicaments entraînent un ralentissement de la fonction rénale. L’élimination des substances toxiques sera donc plus lente. Pour contrebalancer cet effet, les personnes à risque telles que les séniors doivent boire beaucoup d’eau ou de tisanes.
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VRAI
[/label] Un antalgique tel que l’ibuprofène contribue à faire baisser la fièvre.
L’ibuprofène a une triple action sur l’organisme, tout comme l’acide acétylsalicylique, plus connu sous le nom d’aspirine : il atténue la douleur, les infl ammations et la fièvre. Il est parfois préféré à cette dernière car il comporte moins de contre-indications. En cas de profi l particulier, il faut demander conseil à son pharmacien. L’aspirine est par exemple à éviter chez les femmes durant les menstruations et en cas d’ulcère, car il favorise les saignements.
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FAUX
[/label] Lorsque la céphalée menace, les médecins conseillent de prendre un cachet au plus vite.
Il ne faut pas banaliser la prise de médicaments, même en automédication. Le mal de crâne peut avoir diverses raisons, autant agir sur celles-ci, si c’est possible. Une journée derrière un écran peut entraîner un mal de tête, et la solution est parfois simplement de s’aérer, en s’accordant une balade à l’extérieur. Le stress est parfois aussi en cause et peut être calmé par des exercices de respiration ou du yoga par exemple.
Tatiana TISSOT/Contenu & Cie