Venus spécialement à Genève pour féliciter l’ICAN (la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires), lauréate du prix Nobel de la paix, le Père et la Mère Noël – pour qui la santé n’a pas de prix – ont accepté de nous consacrer quelques minutes de leur précieux temps pour répondre à nos questions.
Père Noël, Mère Noël, bonjour. Nous vous remercions de nous accorder cet entretien, alors que vous êtes particulièrement débordés en cette période de l’année…
Père Noël : Oh, il me reste encore quelques jours avant le « rush ». Et puis, vous savez, grâce à l’uberisation, j’ai largement moins de travail ! Amazon, DeinDeal, Zalando et consorts, ils travaillent tous pour moi vous savez ! Les gens tapotent sur leur smartphone, valident leur panier et hop ! Mes lutins se chargent du reste. Et… euh… j’en profite pour préciser que dans nos ateliers, en Laponie, les lutins sont tous très bien traités.
Mère Noël : Oui, je confirme. Nous favorisons le bien-être au travail, qui est pour nous un gage de productivité. C’est pourquoi nos employés ont un accès illimité à mes petits gâteaux faits maison. Mais seulement pendant leurs trois minutes de pause quotidienne évidemment, sinon mon stock s’épuiserait bien trop vite ! (rires)
Étant donné votre âge avancé, n’avez-vous jamais songé à passer la main et à prendre votre retraite au soleil?
P.N.: Passer la main? Je n’ai à ce jour rencontré personne capable de tenir les rênes de mes rennes (rires). Et puis, vous savez, endosser le rôle de Père Noël, c’est se vouer corps et âme à ce métier et au bonheur d’autrui. Qui en est capable aujourd’hui? Ceci dit, cette année je vais peut-être me faciliter la tâche: j’envisage de m’équiper de quelques drones pour mes livraisons.
M.N.: (rires) Mon mari est ambitieux! Lui qui n’a jamais réussi à utiliser le GPS de son smartphone pour ses tournées… En réalité, c’est moi la technophile de la famille. C’est moi qui suis derrière ses profils Facebook, Twitter et Instagram. Je tâche de soigner son identité virtuelle au quotidien. Vous connaissez l’adage, «derrière chaque grand homme se cache une femme».
Et votre santé Père Noël? Ce n’est un secret pour personne, vous faites partie des 600 millions d’obèses de ce monde. N’avez-vous jamais songé à y remédier?
P. N.: Effectivement, ma femme me fait souvent la remarque. Chaque année, elle doit repriser mon beau costume rouge pour que je parvienne à me glisser dedans. Et je vois bien que mes rennes peinent de plus en plus à tirer le traîneau. Mais que voulez-vous ? J’aime les bonnes choses… Et au fond, le Père Noël sans sa bedaine ne serait plus le Père Noël, ne croyez-vous pas?
M.N.: Oui, enfin, il y a des limites tout de même! Au quotidien, je nous mitonne évidemment de bons petits plats, préparés avec des produits frais et de saison. Les plats tout préparés sont bien trop riches en sel et en matières grasses… Grâce à cela, au contraire de mon mari, je garde la ligne! Mais c’est un gourmand et les grignotages à longueur de journée ont eu raison de lui.
On ne vous comprend que trop bien, Père Noël, mais à ce rythme-là, vous ne pourrez plus assurer beaucoup de Noëls. Savez-vous que l’obésité est un facteur de risque majeur pour les maladies cardio-vasculaires?
P.N.: Mon cœur va très bien, rassurez-vous. Je suis un gourmand, mais je suis aussi très actif: je pratique la randonnée en raquettes (c’est excellent pour le cœur !). Ces balades avec ma femme dans la steppe nous permettent de brûler bon nombre de calories. Et toute l’année je m’entraîne à escalader les maisons, à descendre dans les cheminées. Ce n’est pas si simple, vous savez! Surtout avec ma corpulence! (rires) Mais je ne reculerai devant rien pour amener un peu de bonheur dans chaque foyer.
M.N.: Oui, malgré sa surcharge pondérale, mon mari tient la grande forme. Il a le cœur gros, mais dans le bon sens du terme: il n’a malheureusement pas le pouvoir de contenter tous les habitants de ce monde, ça l’affecte beaucoup moralement…
Et sinon, côté cadeaux, quelle est la tendance cette année? La high-tech domine-t-elle encore votre hotte?
P.N.: Eh bien, depuis quelque temps, j’observe une certaine prise de conscience. Les gens optent de plus en plus pour des cadeaux écoresponsables. Les produits éthiques ou locaux ont la cote, de même que les cadeaux dématérialisés: places pour un spectacle, soins esthétiques en institut, vols en parapente… Il y en a pour tous les goûts! Je ne peux que les encourager: cela génère beaucoup moins de déchets (et ma hotte est tellement moins lourde!).
M.N.: Nous avons de la chance au Nord, de vivre dans un espace exempt de toute pollution. Mais lorsque j’emprunte parfois le traîneau pour me promener, je ne peux que constater l’ampleur du désastre en survolant les décharges publiques et déchetteries. Rien que d’y penser, cela me glace le sang (et la température n’y est pour rien!). Il est temps de consommer utile, les centres d’enfouissement ne sont pas extensibles à l’infini…
Un dernier conseil à nos lecteurs pour qu’ils profitent pleinement des festivités de fin d’année?
P.N.: Faire bonne chère fait partie des traditions, alors pour une fois dans l’année, faites-vous plaisir nom d’un p’tit lutin!
M.N.: Hum… Ce que mon mari veut dire, c’est qu’il faut savoir apprécier les choses à leur juste valeur. Achats en magasin, champagne, bûche ou chocolat : consommez avec mo-dé-ra-tion ! Et dites aux enfants de ne pas laisser de biscuits sous le sapin une fois de plus! Le Père Noël est au régime.
Propos recueillis par :
Julie Paysant | Contenu & Cie
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