Le développement du tourisme est directement lié à l’augmentation du niveau de vie des populations : plus on a les moyens, plus on souhaite voyager, et de plus en plus loin. Bien souvent au détriment de l’environnement…
Une récente étude australienne parue dans la revue Nature Climate Change souligne que l’industrie touristique est aujourd’hui responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre. Sont prises en compte dans cette analyse la pollution générée par les transports, mais aussi celle liée à l’hôtellerie, à la restauration et au shopping effectué sur place. Une pollution «transparente» pour le voyageur, bien loin de ces considérations environnementales lorsqu’il s’agit de profiter de ses congés!
Partir toujours plus loin
En 2017, ce sont 1,3 milliard de voyageurs qui ont ainsi laissé leur empreinte à divers endroits de la planète. Un nombre qui devrait avoisiner les 2 milliards d’ici à 2030. Les plus «pollueurs» sont évidemment les pays les plus aisés, les États-Unis en tête, suivis par la Chine et l’Allemagne. Si de nombreux sites remarquables payent le prix de leur célébrité et souffrent du tourisme de masse (Venise, les Maldives, le Machu Picchu, les temples d’Angkor, les pyramides d’Egypte, etc.), certains endroits de la planète jusqu’à présent épargnés commencent à subir le même sort. C’est notamment le cas de l’Antarctique, autrefois réservé aux études scientifiques, où se pressent désormais des dizaines de milliers de touristes en mal d’aventure, à qui l’on propose des croisières agrémentées de virées en hélicoptère ou en sous-marin pour explorer les lieux. Dans les régions les plus fragiles du globe, la faune est elle aussi en danger: un rapport de l’organisation World Animal Protection diffusé en 2017 signalait que plusieurs voyagistes, notamment en Amazonie, permettaient aux touristes de toucher ou tenir des animaux sauvages pour pouvoir faire des selfies!
Prendre des vacances autrement
Heureusement, des solutions existent pour diminuer son empreinte écologique pendant les vacances. À commencer par le choix de la destination. On peut par exemple privilégier les destinations les plus proches, voire son propre pays, pour éviter les trajets en avion particulièrement polluants. Vous pensiez à une croisière? Sachez que lorsque les paquebots font escale au port, ils polluent autant qu’un million de voitures! Il est en outre préférable de choisir un endroit qui n’est pas (encore) touché par le tourisme de masse: non seulement vous éviterez la foule, mais en plus vous favoriserez la conservation de ces sites naturels, déjà très fragilisés. Côté logement, plusieurs labels internationaux permettent de choisir des hébergements plus «verts»: la Clef Verte permet par exemple d’identifier les logements touristiques respectueux de l’environnement (hôtels, auberges de jeunesse, campings, etc.). Le label Pavillon bleu est, quant à lui, attribué à des communes, plages et ports de plaisance qui agissent en faveur de l’environnement (dans leur gestion des déchets, de l’eau, etc.). Enfin, l’écolabel européen est aussi un bon repère pour limiter son impact environnemental pendant ses vacances.
Ne pas laisser de traces
Sur place, on limite les trajets en voiture et on privilégie les transports en commun ou les balades à pieds ou à vélo; rien de tel pour admirer et apprécier les lieux! Pour réduire au maximum ses déchets, on glisse dans sa valise quelques objets indispensables avant de partir: une gourde, un shampoing et un savon solides, ainsi qu’un tote bag, histoire d’éviter tous les contenants en plastique jetables. Pour faire vos courses, repérez les jours et horaires des marchés, où vous pourrez flâner et profiter de produits frais et locaux. Pendant les vacances, autant profiter du temps dont on ne dispose pas le reste de l’année pour mieux consommer!
Fleur Brosseau | Contenu & Cie
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